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la mixité du raisonnement juridique icon

DROIT

Le droit est l'ensemble des règles générales et abstraites indiquant ce qui doit être fait dans un cas donné, édictées ou reconnues par un organe officiel, régissant l'organisation et le déroulement des relations sociales et dont le respect est en principe assuré par des moyens de contrainte organisés par l'État.


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Argumentation et dialectique

La dialectique permet de concilier deux intérASts ou deux principes antagonistes par un troisième facteur. Le rapprochement de plusieurs règles ou de plusieurs conclusions possibles peut faire apparaitre des contradictions qu'il faut résoudre par un choix, par des distinctions ou par une répartition de leurs conséquences propres, selon des domaines ou des aspects différents.
Les raisonnements dialectiques reposent sur l'ensemble des moyens mis en ouvre dans la discussion en vue de démontrer, réfuter, emporter la conviction. Ils s'appliquent, non aux démonstrations scientifiques, mais aux délibérations et aux controrses. Ils consistent, non A  procéder par déduction contraignante A  partir de règles préélies, mais, sous forme de débat, en utilisant tous les moyens de persuasion et de conviction, de critique et de justification des dirses thèses possibles, A  rechercher des vérités simplement probables, par un accord aussi large que possible des opinions confrontées1.
Le recours A  la méthode dialectique, - loin d'AStre en discordance ac le raisonnement déductif, ne représente qu'une avancée de la logique aux possibilités plus larges, si l'on reconnait que, loin de s'opposer dans une radicale hétérogénéité de nature, ces deux formes de la pensée se complètent, la raison dialectique n'étant que la raison analytique en marche, cambrée par l'effort qu'elle exerce pour se surpasser -2.
Les raisonnements dialectiques n'excluent donc pas le syllogisme. Mais il ne s'agit plus alors du syllogisme analytique, échappant par sa seule forme A  toute discussion et conduisant A  une conclusion nécessaire, car le syllogisme dialectique s'appuie sur des prémisses qui ne sont que vraisemblables et plausibles, mASme s'il comporte la mASme structure que le syllogisme analytique. La discussion y porte plus sur le bien-fondé de telle ou telle prémisse que sur la structure du raisonnement, qui n'est plus qu'une formalisation rigoureuse du passage des dirs arguments rs une conclusion. Il conduit généralement A  une décision, mais le passage des prémisses A  la conclusion n'est pas contraignant.
Les techniques d'argumentation fournissent tout un arsenal de raisons qui, d'un mASme point de départ, conduisent A  des conclusions différentes, voire opposées, et qui doint toutes AStre envisagées, car la méthode dialectique impose de n'adopter aucun principe sans accepter au mASme moment le principe contraire, et de choisir celui qui parait préférable parce qu'il semble justifié par une raison supplémentaire, fût-elle de simple opportunité. Autrement dit, en droit, rien ne peut AStre admis a priori, sans avoir examiné toutes les autres solutions possibles et les avoir écartées pour des raisons déterminées.
Ainsi, les raisonnements juridiques reposent sur la confrontation de dirs syllogismes élis en parallèle et en chaine. D'abord, il s'agit, en fonction des principes généraux préélis par les autorités sociales (la loi par exemple) ou issus de l'observation de l'ordre social et juridique ou de postulats idéologiques, de dégager les dirses prémisses admissibles. Ensuite, il faut, ac chacune des prémisses retenues, approcher, par syllogismes ou relations transitis successis, les conséquences susceptibles de s'en déduire afin de pouvoir les confronter et, grace aux différentes méthodes d'argumentation qui ont été présentées, choisir celles qui seront appliquées et leur portée respecti1. C'est dans cette méthode dialectique et A  l'intérieur du domaine reconnu A  chaque principe que la logique formelle doit apparaitre, car elle donne aux chainons du raisonnement et, finalement, A  la décision, la rigueur et la sécurité dont ont besoin les solutions juridiques et l'application du droit. Dès lors, la dialectique et la logique formelle conrgent dans les raisonnements juridiques et cette conrgence traduit leur mixité.
VoilA  la particularité et la richesse du raisonnement juridique qui ne peut AStre ni sommaire, ni partiel ou désordonné, ni abstrait ou irréaliste. C'est une sorte de synthèse de raisonnements classiquement opposés dont la confrontation allie la plasticité des faits et la rigueur de la règle de droit.
C'est grace A  cela que, comme le disait Hébraud, - l'hypothèse, intuitiment suggérée par l'aperA§u originaire, se vérifie et se précise par un approfondissement poursuivi A  la fois dans toutes les directions ; c'est la compréhension globale qui permet de situer chaque élément A  sa place, et c'est A  trars elle que, de retouche en retouche, l'image de la solution esquissée depuis l'abord prend son dessin définitif -2.
- La nécessité de tenir ainsi en main tous les fils A  la fois, poursuivait Hébraud, est sans doute l'une des principales difficultés de la réflexion juridique, et l'aptitude A  y parnir, mûrie par l'expérience et l'habitude, l'un des aspects les plus caractéristiques de ce qu'on peut appeler l'esprit juridique. -



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