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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Les théories du développement local

Les théories du développement local
D'un côté, des régions en perte de vitesse ou confrontées aux restructurations; de l'autre, des exemples de réussite : la Silicon Valley, la - Troisième Italie -, le Bade Wurtenberg Pourquoi certaines régions - gagnent-elles - et d'autres non ?

LES ANNéES 70 ont vu apparaitre de nouaux pôles régionaux dont l'essor se prAStait difficilement A  une interprétation par les théories classiques. Selon elles, le déloppement s'inscrit dans une dynamique mondiale ou s'explique par des facteurs généraux : technologie, organisation et stratégie industrielles, etc. ; structuralisme global (qui, lui, peut sans doute rendre compte du déclin des régions) ; théorie des -étapes du déloppement-; dépendantisme (1). Les premiers travaux sur les régions en plein essor devaient au contraire mettre en avant des analyses territorialisées de l'innovation et de l'organisation économique et sociale. Selon eux, le succès et la croissance de régions industrielles seraient essentiellement dus A  leur dynamique interne. Depuis, au cours des années 80 et 90, l'ensemble des sciences sociales et économiques s'intéresse aux questions liées au territoire : déloppement et déclin des villes et des régions, globalisation, localisation et déplacement des activités économiques, concurrence entre les régions, les nations et les grands espaces. De noulles analyses émergent ; les unes portent sur les institutions, d'autres sont centrées sur l'organisation industrielle et le rôle des transactions ou insistent sur les changements technologiques. Schématique-ment, on peut distinguer six grandes catégories de recherches et, dans un second temps, rendre compte des débats sur l'articulation local/global.

Les recherches sur les districts industriels Menées dans les années 70 par des économistes italiens (Giacomo Becattini, Arnaldo Bagnasco, Carlo Trigilia et Sebastiano Brusco), les premières recherches ont pour cadre la -Troisième Italie-, c'est-A -dire principalement l'Italie centrale (Toscane, Vénétie, etc.). En insistant sur le caractère socialement endogène du déloppement (la -construction sociale du marché-), elles analysent le type d'organisation industrielle de ces régions.
Celui-ci se présente comme un mélange de concurrence-émulation-coopération au sein d'un système de petites et moyennes entreprises très spécialisées. Le mode de fonctionnement de ce milieu productif a conduit A  réintroduire un vieux concept : le - district industriel- (2) décrit en 1900 par l'économiste anglais Alfred Marshall. Un district industriel repose sur une coordination, par le marché et par une réciprocité fondée sur la proximité géographique, d'une division sociale du travail. Autrement dit, une division de la production non pas au sein d'une mASme entreprise mais entre les petites firmes d'un mASme territoire, chacune étant spécialisée dans un segment du processus productif.
En 1984, Michael J. Piore et Charles Sabel ont interprété les succès des districts industriels comme un cas particulier dans une tendance beaucoup plus générale. Ils avancèrent l'idée selon laquelle A  la production de masse for-diste, rigidement structurée, allait succéder un régime fondé sur la -spécialisation flexible- (3), dont la forme spatiale serait le district, comme le circuit de branche était une forme spatiale de déploiement du fordisme. Cette noulle bifurcation industrielle rendait en effet toute sa place A  la profession-nalité de la main-d'ouvre, d'une part, A  l'innovation décentralisée et A  la coordination entre les firmes, d'autre part : deux caractères de l'atmosphère sociale du distria industriel.

L'approche par les - coûts de transactions -
Parallèlement, et en interaction ac ces multiples influences, des recherches sont menées en France sur ces - systèmes industriels localisés- par une équipe grenobloise sous l'impulsion de Claude Courlet et Bernard Pecqueur, tandis que Jean-Pierre Gilly et ses collaborateurs travaillent, A  Toulouse, sur l'aspect territorial de l'industrialisation et de l'innovation.
Un deuxième courant de recherches est issu de l'Ecole californienne de géographie économique, représentée essentiellement par Allen J. Scott, Michael Storper et Richard Walker. Ceux-ci arrivaient A  de semblables conclusions mais sur une base un peu différente. Impressionnés par la croissance de leur Etat et tout particulièrement de Los Angeles, ils s'intéressaient d'abord A  des métropoles, voire des mégapoles, dans lesquelles ils reconnurent ultérieurement des patchworks de districts. Ensuite, ils s'appuyèrent essentiellement sur les analyses - institutionnalistes - (4) de Ronald Coase et Olir Williamson relatis A  la dynamique de la division du travail et aux effets externes d'agglomération.
On vit ainsi émerger un - paradigme Coase-Williamson-Scott-, selon lequel l'organisation industrielle arbitrerait entre les coûts d'organisation internes A  la firme et les coûts de transaction entre firmes. Autrement dit, une firme peut avoir intérASt A  sous-traiter une partie de sa production si les coûts de transactions (engendrés par les transports, les communications, la transmission des instructions, etc.) sont inférieurs aux coûts engendrés par une production en interne. Or, l'agglomération de firmes en un mASme lieu minimise les coûts de transaction. Alors que la concentration caractéristique des grandes entreprises permettait d'envisager des économies d'échelle, les économies réalisées grace A  la proximité des entreprises permettent de privilégier la flexibilité du système productif. Les systèmes spatiaux fordistes (intégrés rticalement) sont donc appelés, selon A J. Scott, A  s'effacer devant les agglomérations d'entreprises A  la recherche de coûts de transaction minimaux. De leur côté, M. Storper et R. Walker, en 1989, proposaient un modèle d'émergence de pôles de croissance surgis de presque rien en Californie.
Une forme spécifique des districts fut étudiée par les économistes, géographes et sociologues, sous le nom de - technopoles-. Celles-ci peunt AStre créées aussi bien par une politique industrielle volontariste (c'est le cas au Japon, en Allemagne ou en France) ou constituer une étape de transition rs une accumulation flexible (c'est le cas de la célèbre Silicon Valley ou de l'Orange County, en Californie). Parmi les principaux travaux entrepris sur la question au cours des années 90, on peut citer ceux de Georges Benko, d'Allen J. Scott, et de Manuel Castells et Peter Hall. Ainsi, du plus petit district italien aux mégapoles mondiales, la -spécialisation flexible- impulserait non seulement le retour des usines et des bureaux rs les zones urbaines, mais encore la reprise de la croissance quantitati des métropoles. La future hiérarchie des villes et régions urbaines mondiales résulterait de la stratégie interne de ces districts ou amas de districts.

Le milieu innovateur
Une autre approche considère le territoire lui-mASme comme -milieu innovateur-. Initiée par Philippe Aydalot, elle vise A  déterminer les conditions extérieures nécessaires A  la naissance de l'entreprise et A  l'adoption de l'innovation. Les chercheurs dans ce domaine considèrent que l'entreprise ne préexiste pas aux milieux locaux, mais qu'elle est sécrétée par eux. Us cherchent A  théoriser les différentes formes d'interdépendances qui se tissent dans le territoire et interviennent dans le déloppement technologique, en incorporant des éléments très variés. Les études récentes recoupent les travaux menés dans le domaine de la théorie de l'organisation industrielle, et les analyses des districts industriels de l'autre. C'est le cas notamment des études de Denis Maillat et Jean-Claude Perrin. Elles rejoignent de plus en plus explicitement les approches évolutionnistes, selon lesquelles l'émergence et la diffusion de l'innovation procéderaient par modifications successis au sein d'un système. Faisant le chemin inrse, les évolutionnistes ont mis de plus en plus l'accent sur le -milieu -, et donc sur le territoire propice A  l'innovation. C'est le cas de Giovanni Dosi et de Roberta Salvatore.


Le postfordisme et ses territoires

Face A  ces travaux qui tous prétendaient théoriser la forme du -postfordisme- (5), d'autres chercheurs mettaient en évidence l'extrASme variété des territoires. Ils procédaient selon une approche réguïationniste (6), c'est-A -dire en privilégiant l'analyse des mécanismes grace auxquels les rapports entre agents économiques mais aussi institutions (syndicats, patronat) sont régulés. Eh systématisant cette approche, Danièle Leborgne et Alain Lipietz soulignèrent ainsi plusieurs points ; - tous les territoires ne s'orientent pas rs une -flexibilité- du contrat salarial. Certains privilégient l'implication négociée des salariés et leur qualification (c'est le cas en particulier du Bade Wurtenberg, en Allemagne du Sud) ; - la tendance A  la -désintégration rticale- (ou décentralisation) des processus de production est en effet générale, mais il existe des formes très dirsifiées de coopération et de hiérarchie entre les entreprises ; - dans les territoires où les rapports entre capital et travail (ou entreprises et main-d'ouvre) sont les plus flexibles, les relations marchandes peunt revAStir un caractère -brutal- entre les firmes elles-mASmes ; inrsement, lA  où prévaut la -fidélité- entre capital et travail, des formes de partenariat entre les entreprises peunt se manifester; - la dirsité des évolutions suivies par les territoires résulte des stratégies -défensis- ou -offensis- de leurs élites.
Les remarques de D. Leborgne et A. Lipietz sur la variété des formes de relations interentreprises relativisaient fortement le modèle du -distria mar-shallien- régulé par la combinaison des rapports marchands et d'une -atmosphère- de réciprocité entre les firmes. Economistes, géographes et ingénieurs allaient donc se pencher plus attentiment sur les formes d'organisation des relations entre unités de production et sur leur déploiement spatial. Dès lors, la forme traditionnelle et hiérarchisée de circuit de branche et la forme purement marchande du district -A  la Coase-Williamson-Scott- (les fameuses agglomérations d'entreprises) n'apparaissent plus que comme deux formes extrASmes et caricaturales. Deux notions allaient AStre privilégiées : le réseau, d'une part; la gournance, d'autre part, Le -réseau- est la dimension spatiale d'une forme de régulation des rapports entre unités productis. En travaillant sur les systèmes de grandes entreprises et la hiérarchisation territoriale de la production, Pierre Veltz montre ainsi, A  partir de l'exemple de l'industrie aéronautique franA§aise et son district toulousain, que la logique de l'externalisa-tion (qui consiste A  confier une partie de la production A  un ou plusieurs sous-traitants) ne se justifie pas par les seules contraintes de la concurrence. L'organisation hiérarchisée se transforme en une organisation en réseau, construite autour des notions de partenariat, de relations contractuelles, de flexibilité, de coopération interfirmes. Autant de termes qui apparaissent dans les analyses des districts et des milieux. Introduite par M. Storper et Bennet Harrison, la - gournance - désigne quant A  elle le mode de régulation des rapports au sein d'un réseau. Elle repose en général sur la combinaison de différentes formes : hiérarchie, sous-traitance, partenariat, -atmosphère-, agences publiques ou parapubliques. M. Storper et B. Harrison ont montré la grande variété des modes de gournance, en travaillant l'un dans l'ouest des Etats-Unis (la -Sun-Belt-), l'autre dans l'est (la -Rust-Belt-) : selon les cas, la mASme organisation industrielle en réseau de firmes spécialisées peut ressembler A  un district industriel italien ou A  une sorte d'oligopole quasi intégré, autrement dit, un marché dominé par un petit nombre de firmes concurrentes, mais (A  la différence de l'oligopole au sens strict) engagées dans un mASme processus productif.


Gournance, conntions, institutions

Dans un cas comme dans l'autre, l'analyse spatiale de la notion de gournance comme forme d'organisation interentreprises va au-delA  des relations proprement marchandes. Cette extension du concept A  tout système de relations humaines inscrit dans un territoire a donné lieu A  une autre catégorie de travaux.
Robert Salais et M. Storper, par exemple, analysent dans un certain nombre de pays (la France, les Etats-Unis, l'Italie) les conntions qui permettent aux acteurs économiques de se comprendre, de coordonner leurs actions, de définir leur champ d'interntion. Elles donnent lieu A  des ententes plus ou moins implicites (normes de qualité qui fixent les critères de fabrication d'un produit, normes de confiance, etc.). Il résulte de la pluralité des conntions une multitude de modes de production possibles. Une telle vision rompt ac la représentation des théories classiques selon laquelle l'organisation industrielle des pays résulterait d'une mASme rationalité économique. Chaque région ou territoire dispose en fait, selon R. Salais et M. Storper, de sa propre identité économique. En France, elle se caractérise par le rôle de l'Etat ; en Italie, par le dynamisme des PME et d'artisans fortement soudés dans une communauté locale ; aux Etats-Unis, par celui des petites industries de haute technologie, reposant sur un groupe d'entreprises innovantes et la flexibilité de la main-d'ouvre.
Ainsi émerge une acception large du concept de gournance : l'ensemble des modes de régulation entre le pur marché et l'Etat, c'est-A -dire ce que Gramsci appelait -société civile- : les institutions locales, les municipalités, les élites

Le local et le global
Une fois reconnue l'identité économique des territoires régionaux et a fortiorinationaux (du fait de l'existence d'une société civile et de l'Etat), se posait la question de la régulation des rapports réciproques entre ces territoires. Selon Jacques Mistral, le rôle homogénéisateur du marché mondial se heurte A  l'existence de modes de régulation propres aux Etats-nations ou aux économies nationales. Dans ce contexte, les réseaux et les firmes transnationales, les rapports de pouvoir monétaire et les règles d'ajustement apparaissent comme les seules formes de régulation entre les ensembles séparés par des frontières nationales. Analysant plus particulièrement les rapports Nord-Sud, où une vérile division du travail au sein de processus de production fordistes uniques tendait pourtant A  s'élir, A. Lipietz abondait dans le mASme sens : il y a bien une -économie-monde- mais elle n'est pas une force causale, les firmes multinationales ne sont pas non plus les créatrices de la -noulle division internationale du travail-. Celle-ci est plutôt une conuration, une rencontre faiblement régulée de trajectoires nationales, parmi lesquelles seules certaines présentent une forte dépendance au contexte global (d'où leurs noms de -taylorisation primiti-, de -fordisme périphérique-, etc.). Le débat fit ainsi rage chez les géographes, sociologues, économistes régionaux, entre deux rsions du débat contemporain : ceux qui privilégiaient la structuration du local et ceux qui privilégiaient les contraintes du global, en soulignant le poids des oligopoles (citons Flavia Martinelli et Erika Schoenberger) et des mégapoles dominantes (Pierre Veltz). D faut admettre toutefois que derrière ce débat local/global se cache une certaine incapacité des chercheurs A  identifier les traits du -postfordisme-. Le poids de l'hypothèse de spécialisation flexible, notamment chez les chercheurs américains, a conduit A  privilégier l'hypothèse de l'adhésion plus ou moins forte des territoires A  une aire stratégique unique. Les doutes des FranA§ais (R. Boyer, D. Leborgne, A. Lipietz, G. Benko entre autres) vis-A -vis de l'unicité du postfordisme élargissaient cependant le débat en introduisant la question de la coexistence de modèles locaux très différents au sein d'une aire globale unique. Ainsi, la fécondité des différentes approches de l'espace laisse pour le moment plus de questions ourtes que de réponses, d'autant que -l'espace- (ou la région) est par nature terrain d'interdisciplinarité. Il conviendra toutefois de délopper la question de l'emboitement des espaces. Entre la résurgence du local comme condition de la compétitivité et de la régulation sociale, et la globalisation comme espace de l'économie voire de la culture, l'approche régulationniste permet une conception profondément renoulée des relations internationales : notamment sur l'influence des modes de régulation internationaux sur la sélection des procédés technologiques, la macroéconomie des accords continentaux (CEE, Alena, etc.), la coexistence de modèles de déloppement différents dans la mASme aire de libre-échange.
Enfin, la réflexion sur le déloppement local ou régional ne permet pas d'éluder une question essentielle : comment peut-on réconcilier, y compris dans les régions qui gagnent, efficacité économique et justice sociale ?

La - noulle économie géographique - Le grand élan créatif de la géographie socio-économique dominante dans les années 80 semble essoufflé dans les années 90. Après avoir indéfiniment décliné les thèses du postfordisme et le -modèle des districts-, ces théories deviennent sclérosées. Mais le débat scientifique ayant horreur du vide, le champ laissé vacant fut occupé par un renant : il s'agit pour l'essentiel de la réincarnation de la - science régionale - lancée 0 y a cinquante ans par Walter Isard, William Alonso et leurs collègues, mais croisée et pimentée par la noulle théorie du commerce international, sous la baguette de Paul Krugman. On revoit le rôle de l'histoire dans l'organisation économique (comme disait P. Krugman) -l'histoire compte-, le rôle des externalités, les transports, la question des rendements croissants autour de la production, etc. Tout simplement on explique l'agglomération et la dispersion des activités économiques. Les travaux de Gilles Duranton, Masahisa Fujita, FranA§oise Maurel, Jacques-FranA§ois Thisse, en témoignent. Enfin des économistes du courant dominant s'occupent des régions ! Soyons justes : ils ne reprennent pas telle quelle la science régionale de W. Isard. Us recueillent au passage une bonne partie de la critique de Kaldor contre la théorie de l'équilibre pur et parfait, sans épaisseur et sans denir. Ils récupèrent l'héritage marshallien (les -économies externes de proximité ou d'agglomération-). Surtout, ils couplent l'économie régionale ac une théorie du commerce, cherchent A  comprendre pourquoi une région devient, par effet cumulatif sur une trajectoire au début arbitraire, plus compétiti qu'une autre. Bref, ils reconstruisent, sur la base d'une théorie économique néoclassique amendée par les effets externes de Marshall, la théorie structuraliste des rapports centre-périphérie, ce que les théoriciens des districts industriels avaient oublié de faire.
Il est vraisemblable que ce regain d'intérASt pour l'espace ou le territoire a été stimulé par l'intégration des économies nationales A  l'intérieur de blocs commerciaux (et politiques dans certains cas), tels que l'Union européenne, Mercosur ou Alena. L'intégration des marchés faisant disparaitre les barrières économiques entre les nations, les frontières nationales ne suffisent plus pour définir les unités d'analyse adéquates. L'économie géographique et la théorie du commerce international se focalisent ainsi davantage aujourd'hui sur la formation des villes et des districts industriels, sur la spécialisation de la production au niau urbain ou régional et sur les échanges entre villes et régions. On peut illustrer cet intérASt croissant par les travaux récents d'A. Scott et de P. Veltz, ou encore de P. Krugman.
L'un des grands débats dans la dernière décennie du siècle se situe autour de la mondialisation. Ce phénomène, mASme s'il n'est pas vraiment nouau dans l'histoire économique, suscite de nombreuses controrses. C'est une problématique géographique par définition. Nous sommes passés au cours du dernier quart du XX siècle d'un système économique international A  un système économique -global-. Il s'agit d'une mutation géopolitique majeure des conditions de production, de compétition et d'interdépendance. Le vieux régime international était caractérisé par la souraineté des Etats qui définissaient, entre autres, leurs politiques monétaires et douanières. Celui qui lui succède est un ordre global diffus où les relations entre les Etats s'estompent, dans une certaine mesure, au profit de connexions entre des économies régionales éloignées, reliées entre elles par des échanges complexes faits de compétition et de collaboration. Certes, le temps des nations n'est pas fini, les Etats jouent toujours un rôle crucial dans beaucoup de domaines, mais, pris entre échelons local et global, leur place dans l'économie s'est redéfinie. On assiste, d'une part, A  un moument -rs le haut- : celui de l'internationalisation de l'activité économique dans un monde de plus en plus dépourvu de frontières, au point que certains n'hésitent pas A  avancer l'hypothèse d'une prochaine disparition de l'Etat sourain classique fondé sur la notion de territoire. On a, d'autre part, un glissement -rs le bas- : on souligne l'intensification de la croissance économique d'un certain nombre de régions, reconnues comme les moteurs de la prospérité mondiale, qui donne lieu A  une recomposition de la hiérarchie des espaces productifs. Globalisation ne signifie donc pas homogénéisation de l'espace mondial mais, au contraire, différenciation et spécialisation. Les noulles théories de la croissance ont également contribué au progrès de l'économie géographique. L'idée que la croissance est localisée et dépend de facteurs propres A  certains sites est A  l'origine de nombreuses contributions empiriques récentes qui apportent un éclairage nouau sur les mécanismes de la croissance.
Parallèlement, quelques chercheurs franA§ais (Bernard Pecqueur, Yannick Lung, Jean-Benoit Zimmermann, Jean-Pierre Gilly, Alain Rallet entre autres) organisent et orientent leurs travaux autours de la notion de -proximité-, mais dans un autre esprit que P. Krug-man, qui travaille aussi sur les externa-lités et sur l'agglomération. La proximité est définie en trois dimensions : la proximité géographique (espace géoéconomique, mais aussi proximité fonctionnelle), la proximité organisation-nelle (l'expression de la séparation économique entre les agents, les individus, les organisations, etc., qui peut AStre appréhendée au technologique, industriel ou financier), et la proximité territoriale, qui est l'interaction des deux premières formes de proximité. Cette école de pensée nommée -école franA§aise d'économie de proximités- renoulle l'économie industrielle régionale, dans la suite logique des travaux de la noulle géographie socio-économique des années 80 sur les milieux innovateurs, systèmes industriels localisés, districts industriels. Notons également que le terme de proximité est sount évoqué depuis quelques années dans la recherche urbaine. La ville est l'expression par excellence d'une proximité organisée dans le but d'optimiser les interactions humaines. Un ouvrage dirigé par Jean-Marie Huriot (7) analyse les différentes facettes de cette question aussi bien au niau théorique et méthodologique qu'empirique. Cette -noulle économie géographique- (ou la science régionale renoulée) des années 90 utilise mieux les théories économiques modernes. Agglomérations, localisations, externalités et les mécanismes économiques qui les expliquent sont de nouau au premier au tournant du siècle.



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