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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Les étapes de la croissance économique



Les étapes de la croissance économique
Selon la théorie des étapes de la croissance économique, une société devrait passer par différentes phases, toujours les mASmes. Dans la réalité, les choses sont beaucoup plus complexes. Ce que W. Rostow lui-mASme était le premier A  reconnaitre.



POUR FAIRE VOLER son avion, un pilote doit passer par plusieurs étapes : faire tourner le moteur puis prendre de la vitesse ; une fois le décollage effectué, il prendra de l'altitude. Mais pour y parnir, encore a-t-il fallu que les hommes se soient joué des lois de la gravitation unirselle. Et s'il en allait de mASme pour qu'une économie atteigne un rythme soutenu de croissance ?
A moins qu'elle ne doi évoluer, A  l'image d'un AStre humain devant passer successiment par plusieurs stades : enfance, préadolescence, maturité, force de l'age Sans doute est-ce dans cette double analogie, jamais explicitée mais toujours présente, qu'il faut chercher l'une des clés du rapide succès que rencontra la théorie des étapes de la croissance, bien au-delA  de la communauté des historiens et des économistes. D'après cette théorie, élaborée dans les années 50, le déloppement des sociétés s'effectue en effet selon différentes étapes, toujours les mASmes, qui évoquent peu ou prou le décollage d'un avion ou les stades d'évolution d'un AStre humain : une période de transition, le démarrage proprement dit, la marche rs la maturité, enfin, la société de consommation de masse, étant entendu que le stade initial correspond A  ce que Whitman Rostow désigne par -sociétés traditionnelles-. Non que celles-ci soient totalement immuables : comme le reconnait W Rostow, leur histoire est jalonnée de transformations et d'innovations techniques. Mais l'accroissement de production rendu possible par ces dernières reste marginal. La phase de transition voit apparaitre les conditions préalables au démarrage : les prémices de la science moderne se diffusent, l'Etat s'édifie peu A  peu, de nouaux hommes animés de l'- esprit d'entreprise- apparaissent, le commerce intérieur et international s'élargit. Historiquement, les premiers pays A  avoir connu cette phase sont situés en Europe occidentale. Sur le des connaissances, cette phase de transition coïncide ac la révolution newtonienne. L'étape suivante correspond au décollage proprement dit (take-off) et non A  un simple démarrage, comme le suggère la traduction franA§aise. L'économie tire pleinement profit de l'application de la physique newtonienne et de la diffusion des sciences modernes. -Les facteurs de progrès économique qui, jusqu'ici, n'ont agi que sporadiquement et ac une efficacité restreinte, élargissent leur action et en viennent A  dominer la société. - Les chemins de fer jouent un rôle déterminant. Historiquement, cette phase est atteinte dès le XIX siècle par la Grande-Bretagne, A  l'occasion de la Révolution industrielle. Une fois le décollage effectué, l'économie poursuit sa -marche rs la maturité-, soit une longue période de progrès soutenu. Les premières industries (charbonnages, sidérurgie, industries mécaniques lourdes) sont relayées par de nouaux secteurs industriels (chimie, électricité). Cette phase de maturité est atteinte par la Grande-Bretagne, l'Allemagne et les Etats-Unis dès la fin du XIXe siècle, soit environ une soixantaine d'années après le début du décollage.
La société de consommation de masse marque une noulle ère. Peu A  peu, les productions de biens durables et de services deviennent les principaux secteurs de l'économie. Les Etats-Unis sont les premiers A  y accéder A  partir de l'entre-deux-guerres. Dès les années 40-50, une large majorité de ménages américains est équipée en réfrigérateurs (69 % en 1946), en automobile (54 % en 1948), en télévision (86 % en 1956). Des taux d'équipement que la Grande-Bretagne et les autres pays industrialisés n'atteindront que quelques décennies plus tard.

Rostow rsus Marx
En admettant qu'une telle théorie ne soit pas une lecture par trop réductrice de l'histoire des pays déloppés, ne condamne-t-elle pas les pays en déloppement, récemment décolonisés, A  un destin prééli ? Indéniablement, la théorie des étapes de la croissance est -une conception arbitraire et limitée de l'histoire moderne; et on ne peut dire non plus qu'elle soit exacte dans l'absolu-. L'auteur de ces propos peu amènes est W. Rostow lui-mASme, qui prit soin de prénir le lecteur dès l'introduction de son ouvrage du caractère délibérément simplificateur de sa théorie (1). Les étapes de la croissance sont imaginées A  partir de l'observation minutieuse de l'évolution historique des premiers pays industrialisés : les Etats d'Europe occidentale, les Etats-Unis et le Japon. Rien n'indique que les pays en déloppement au moment où W. Rostow écrit son livre connaissent une évolution selon des étapes identiques. Et ce pour une raison aisée A  comprendre : A  la différence des pays déloppés, ilspeunt brûler des étapes en accédant directement aux innovations techniques. Ce qui ne procure pas que des avantages. Pour eux, tout se passe comme s'il s'agissait toujours de faire décoller un avion mais ac une piste de décollage qui ne cesse de rétrécir. Pour bien comprendre les vériles intentions de W. Rostow, sans doute convient-il de replacer ses Etapes de la croissance économique dans leur contexte. Paru en 1960, l'ouvrage reprend pour l'essentiel ses conférences données au cours de l'automne 1958 A  l'unirsité de Cambridge. Si le mur de Berlin n'est pas encore érigé (il le sera l'année suivante), la guerre froide, elle, est bien installée. La course A  l'armement vient d'ailleurs de franchir une étape noulle ac le lancement réussi par l'URSS de Spoutnik, le premier satellite jamais lancé par les hommes dans l'espace. Plus fort encore que le décollage d'un avion Par ce succès, l'URSS ne vient-elle pas d'administrer la preu de sa supériorité technologique et de sa capacité A  dépasser les vieilles sociétés capitalistes ? L'objectif que s'assigne W Rostow est de prour le contraire. Le titre de l'édition anglaise indique d'ailleurs clairement qu'il s'agit d'un -non-communist manifeste- (un manifeste non communiste). Dans la perspecti de la théorie des étapes de la croissance, la situation de la Russie soviétique s'apparente ni plus ni moins A  une marche rs la maturité. Ac une certaine prémonition, W. Rostow souligne l'inélucle aspiration de la société russe A  la société de consommation et y voit un motif d'espoir. Sur le théorique, Les Etapes de la croissance économique se ulent un démenti au matérialisme historique et A  l'interprétation déterministe de l'histoire qu'il sous-tendrait. A la différence de la théorie marxiste, la théorie des étapes de la croissance est, précise encore dès l'introduction W. Rostow, -destinée, en fait, A  illustrer non seulement les caractéristiques uniformes de la modernisation des sociétés, mais aussi, et au mASme degré, ce que l'évolution de chaque nation a d'unique-.


De fait, W. Rostow n'a de cesse de souligner les spécificités des trajectoires nationales. Plutôt qu'un passage obligé, chaque étape correspond A  un champ de possibles. La poursuite du déloppement comme ses modalités dépendent des conditions matérielles, mais aussi de la volonté des individus qui composent une société. En insistant sur ce point, W Rostow entend souligner le primat du politique sur l'économique. Si, par ailleurs, le processus de déloppement présente des traits communs, il présente aussi des différences dues au décalage dans le temps des phases de décollage. Comme le suggère W. Rostow, rien n'empASche les pays sous-déloppés de connaitre ces étapes, mais dans un contexte sensiblement différent. Toute la question est de savoir si les élites qui ont contribué A  l'accession A  l'indépendance de leur pays sauront reler les défis liés A  la marche rs la maturité, et non AStre tentées de se détourner de cette tache en engageant leur pays dans des conflits. Une interrogation qui reste d'actualité Pas plus que W. Rostow ne croit en un processus irrérsible, identique pour toutes les sociétés, il ne considère la société de consommation comme l'aboutissement ultime du déloppement d'une société et donc, comme une fin de l'histoire. Rien n'empASche le processus de croissance de se poursuivre rs une autre étape. Mais au moment où parait l'ouvrage, il est encore trop tôt pour en dessiner les contours. C'est pourquoi W. Rostow se borne A  quelques conjectures, pas toujours heureuses. .. Observant une remontée de la natalité outre-Atlantique, il avance l'hypothèse de l'avènement d'une noulle étape caractérisée par le regain durable de la natalité.



Critiques et postérité
Ourtement -non communiste- mais aussi -non marxiste-, c'est du courant critique que l'ouvre de W. Rostow recevra les objections les plus radicales, A  trars notamment la théorie de la dépendance. Elaborée dans les années 70 ac les travaux de Samir Amin et André-Gunder Frank, cette théorie souligne l'existence de rapports de subordination des pays du Sud aux pays du Nord. Dans cette perspecti, le décollage des pays en déloppement est illusoire (2).
Les changements internus au cours des années 80-90 A  l'échelle de l'économie mondiale sont certes nus altérer la portée des critiques de la théorie de la dépendance. Outre la transition des pays d'Europe de l'Est rs l'économie de marché, l'émergence des nouaux pays industrialisés atteste de la capacité de pays anciennement colonisés de bénéficier du processus que les pays occidentaux ont connu quelques siècles plus tôt.
Mais ce changement de contexte ne signifie pas pour autant une réhabilitation pleine et entière de W. Rostow et de sa théorie. Car depuis la théorie de la dépendance, les théories relatis au déloppement ont connu d'autres déloppements. Lesquels mettent en évidence la vision partielle de W Rostow. Si ce dernier ne manque pas d'évoquer les disparités régionales au sein d'un mASme pays, c'est en référence au cadre national qu'il raisonne pour l'essentiel. Les étapes de la croissance qu'il décrit sont celles de pays et non de régions ou de territoires locaux. Or, maints travaux ont mis en évidence les possibilités d'un déloppement régional ou local. Dans cette perspecti, la question n'est plus tant de savoir comment un pays décolle, mais pourquoi telle région -gagne- tandis que telle autre perd ou régresse au sein d'un mASme territoire national. Elle est aussi de savoir comment, dans une économie mondialisée, des espaces locaux ou métropolitains s'insèrent dans des réseaux se jouant des frontières nationales.
Pas plus qu'il ne s'attarde sur les disparités territoriales, W. Rostow n'envisage sérieusement un accroissement des inégalités au sein d'un mASme pays ni les phénomènes d'exclusion qui peunt se manifester A  un stade avancé de déloppement. Tout au plus annonA§ait-il, dix ans avant un célèbre éditorialiste franA§ais, les risques pour les peuples des sociétés de consommation de masse d'AStre gagnés progressiment par l'ennui
Quiconque souhaite saisir les ressorts du déloppement et de la croissance dans toute leur complexité tire pourtant un indéniable profit de la lecture de cette théorie professée il y a quarante ans. A la condition peut-AStre de la considérer pour ce qu'elle est dans la déjA  longue histoire des théories du déloppement : une étape.


Théoricien et conseiller

Né en 1916, Walt Whitman Rostow arborait la double casquette de professeur d'unirsité (A  Harvard) et de conseiller auprès de responsables politiques (A  commencer par le président Kennedy). Parus dans les années 30 et 40, ses premiers travaux relènt de l'histoire économique : ils portent sur la grande dépression des années 20, l'histoire de l'économie britannique, le commerce. ..
Avant la publication de sa célèbre théorie, W. Rostow est par ailleurs déjA  reconnu comme un spécialiste des processus de la croissance économique (il fait paraitre des analyses sur ce sujet dès le début des années 50). C'est A  ce titre qu'il est convié par l'unirsité de Cambridge A  donner une série de conférences durant l'automne 1958. Mais c'est la théorie des étapes de la croissance qui lui vaut une célébrité immédiate. Les propositions qu'il y formule en matière de désarmement retiennent particulièrement l'attention du gournement. En 1961, il entre au département d'Etat avant d'AStre nommé conseiller pour les Affaires étrangères. Il fut un partisan de la coexistence pacifique ac l'URSS.





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