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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en œuvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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Comment quitter son passé

Nous examinerons plus loin les conséquences juridiques de l'état de fondateur. Il s'agit pour le moment d'étudier l'influence du milieu dans lequel vit le futur créateur sur le développement de son projet.
L'environnement immédiat de ceux qui ont en tASte un projet de création est lui-mASme sensible A  la situation économique, politique et sociale.
Cet environnement sera, a priori, plus favorable pour ceux qui appartiennent A  un milieu où les chefs d'entreprises et les membres de professions libérales sont nombreux que pour ceux qui sont entourés de salariés du secteur pri ou de fonctionnaires.
Mais d'avoir A  vaincre les réticences de son entourage peut constituer une première épreuve, utile A  l'accomplissement d'un parcours qui en comportera bien d'autres. En outre, ceux qui se heurtent A  l'incompréhension, voire A  l'hostilité, de leur milieu peuvent compter aujourd'hui sur des réseaux pour les accueillir et leur éviter de se sentir orphelins.


Le milieu familial

Il nous parait nécessaire d'inviter ceux qui ont des charges de famille A  réfléchir A  l'importance de l'adhésion de ceux qui les entourent A  leur projet.
Des statistiques faites aux Etats-Unis font apparaitre un taux de divorce plus éle chez les créateurs d'entreprises que dans l'ensemble de la population. Toute statistique de cette nature comporte une interprétation évidente qui peut fort bien AStre fausse ; il est possible que ce taux soit encore plus éle chez ceux qui ont renoncé A  créer une entreprise sur les instances de leur famille et nous n'essaierons donc pas de discerner l'effet de la cause.
Il n'en reste pas moins qu'il est essentiel pour le fondateur d'avoir l'appui de son épouse pour son projet. La réciproque est également vraie s'a s'agit d'une créatrice (on compte 30 % de créatrices). L'exemple de Bernard Palissy, brûlant son mobilier pour mener A  son terme son invention est un cas extrASme, mais la création d'une entreprise demande un effort largement supérieur A  la quantité de travail fournie par la plupart des salariés et les habitudes de vie familiale en seront fortement modifiées. Les conséquences financières A  court terme sur le revenu et le capital des intéressés sont toujours négatives. Enfin, a une époque où chacun attache tant d'importance A  la sécurité, il est dur de choisir l'insécurité, lot de tous les créateurs d'entreprises.
Il nous parait tout aussi essentiel pour le fondateur d'une entreprise de bénéficier des critiques et des encouragements de quelqu'un qui le connaisse bien. Signalons enfin A  ceux qui seraient insensibles aux arguments précédents que la frappe d'un de développement ou des statuts d'une société coûte assez cher si on ne dispose pas de l'aide d'une secrétaire bénévole.
Ces remarques s'appliquent également aux célibataires dans la mesure où la solitude est le plus grand danger qui menace le créateur d'entreprise : une entreprise est un lieu de rencontre entre des capitaux, des hommes, des clients et des fournisseurs. S'enfermer dans un univers personnel est donc un très mauvais apprentissage de la direction d'une entreprise.

Le milieu social
Si la création d'une entreprise crée des perturbations dans la vie familiale de l'intéressé, elle crée des bouleversements dans sa vie sociale.
D ne faut pas subir passivement ces bouleversements mais tacher de les organiser.
Cette organisation demande des sacrifices, des mesures conservatoires et des initiatives.
' Les sacrifices consistent A  renoncer aux loisirs qui accaparent votre temps et vous coûtent de l'argent. Autant renoncer, par exemple, A  l'entrainement qui vous permet d'améliorer ou de maintenir votre classement au tennis. Il est plus réaliste de préserver une heure par semaine pour se défouler avec des amis une raquette A  la main que de s'exposer A  se faire battre sans gloire dans des tournois officiels.
' Sans aller jusqu'A  faire part A  vos amis et relations, par un carton imprimé, de votre intention de créer une entreprise, ne leur donnez pas l'impression de les négliger sans raison. Ecrivant un guide du créateur d'entreprise et non un traité de l'amitié, nous n'avons aucun scrupule A  dire que vous devez rechercher le soutien de ceux que vous connaissez. C'est peut-AStre par l'un d'entre eux que vous trouverez votre premier actionnaire ou votre premier client.
' Ces remarques s'appliquent aussi aux gens qu'il vous est facile de rencontrer bien que vous ne les connaissiez pas. S'il existe un groupement - banque - dans l'association d'anciens élèves dont vous faites partie, n'hésitez pas A  aller A  leur prochaine réunion pour vous faire connaitre d'eux.

Le milieu professionnel
Nous regroupons sous le vocable de milieu professionnel des situations qui doivent AStre traitées séparément A  cause de leurs diversités.
Une étude de l'I.N.S.E.E., publiée dans le nA° 215 d'Economie et Statistique, en novembre 1988, montre que si sur mille salariés, cinq se mettent A  leur compte chaque année, la proportion est trois fois plus élee chez les demandeurs d'emploi et cinq fois plus faible chez les étudiants.
Alors que l'age moyen du créateur est de 35 ans, c'est chez les moins de 30 ans, chez les 35 A  44 ans et chez les plus de 60 ans (en ne considérant que ceux catalogués comme actifs) que la proportion de créateurs est la plus élee.


Les étudiants

Le désir de créer une entreprise est assez répandu chez les élèves des grandes écoles ou des I.U.T. ainsi que chez ceux qui sont titulaires d'un B.T.S. ou d'un B.A.C. professionnel. Il s'agit lA  d'un phénomène qui est dû A  des motivations diverses et qui n'est sans doute pas indépendant d'une certaine détérioration de l'image de marque du -jeune cadre dynamique -. Cependant, la majorité des étudiants qui souhaitent créer une entreprise envisagent de le faire après une première expérience professionnelle. Les raisons de cet attentisme sont les suivantes :
» l'information disponible dans l'enseignement ne permet ni de repérer des opportunités et des créneaux, ni de répondre A  la plupart de nos cent questions ;
» le manque d'expérience professionnelle est un handicap pour celui qui doit gérer une entreprise ;


» un étudiant n'a pas pu constituer une épargne ;

» un créateur trop jeune souffrira d'un manque de crédibilité auprès de ses interlocuteurs ;
» a est difficile de trouver un emploi quand on a débuté dans la vie professionnelle en échouant dans la création d'une entreprise ;
» il est difficile de ifier A  la fois le démarrage de l'entreprise et la fin des études ; la création risque donc d'entrainer l'échec au diplôme de fin d'études.
Ces arguments qui nous ont été donnés par de nombreux étudiants comportent une bonne part de rité mais on peut leur trouver des objections :
» l'enseignement a quelques ouvertures sur le monde pour ceux qui veulent bien les utiliser. On peut mASme dire que des efforts sont accomplis par ceux qui ont la charge d'arrASter les programmes et les méthodes pédagogiques pour agrandir ces ouvertures.
Par ailleurs, les jeunes sont plus naturellement A  mASme que d'autres de connaitre et de comprendre les techniques et les besoins nouveaux ;
» la routine est aussi dangereuse que l'inexpérience ;
» sur la question des capitaux, nous renvoyons nos lecteurs étudiants au chapitre sur le financement ;
» la crédibilité d'un consultant ou d'un financier est certainement dépendante de son age (tout au moins en France), mais, si vous proposez un produit meilleur et moins cher que celui de la concurrence, les clients oublieront de vous demander votre date de naissance ;
» on ne portera pas sans inventaire un échec A  votre crédit, quel que soit votre age, mais il est de moins en moins évident que l'industrie ait besoin de ificateurs plutôt que d'hommes ayant l'esprit d'entreprise. Reportez-vous sur ce point au chapitre sur la recherche de l'idée, Par ailleurs, sur le personnel, les traces d'un échec s'effacent plus facilement quand on est jeune ;
» le risque de ne pas obtenir son diplôme est certain, mais A  vrai dire, contrairement aux autres, cet argument ne nous a pas été donné par des étudiants.
En fait, ces arguments et leurs réfutations ne doivent pas AStre examinés dans l'abstrait. Ils font partie, avec d'autres, des critères qui doivent AStre analysés au moment de prendre la décision de mettre en œuvre ou non un projet concret.
Si effectivement le projet et son auteur n'ont pas la maturité suffisante, nous pensons qu'il ne faut pas se contenter d'une simple décision de report mais essayer de déterminer les étapes professionnelles pouvant préparer le chemin A  la création d'une entreprise.
Nous formulerons A  propos de l'intérASt des étudiants et des jeunes en général pour la création d'entreprise, ainsi que des obstacles qu'ils rencontrent, les réflexions suivantes :
» créer une entreprise est pour un jeune un des meilleurs moyens de s'affranchir des contraintes d'une société très organisée ;
» les étudiants ont la possibilité au sein de diverses associations ou dans des - juniors entreprises - (voir en troisième partie) de tester leur esprit d'entreprise ;
» les projets de dernière année, dans certaines écoles, peuvent AStre l'amorce d'une création d'entreprise ;
» les étudiants pensent souvent créer des entreprises en équipe. Ce désir d'association, s'il est assorti A  des aptitudes naturelles et A  une habitude du travail en groupe, plus fréquente que chez leurs ainés, présente des avantages. Ce peut AStre le moyen de réunir des capacités complémentaires, telles celles d'un ingénieur et d'un commerA§ant ; » l'élasticité des horaires universitaires facilite l'exécution des travaux préparatoires A  la création d'une entreprise.


Les salariés

L'abandon d'une situation salariée pour la création d'une entreprise implique tout A  la fois la perte d'une certaine sécurité, la multiplication des taches A  accomplir et la définition d'une politique de rupture.
La sécurité de l'emploi est une notion relative. Depuis la fin de la dernière guerre mondiale et jusqu'A  la crise pétrolière de 1974, le risque de perte d'emploi pour raison économique était limité A  des cas marginaux, dans quelques professions et dans certaines régions. De plus, après quelques années de vie professionnelle, un salarié pouvait faire une prévision assez réaliste des développements futurs de sa carrière professionnelle. La situation économique a remis en cause pour beaucoup ces certitudes.
La spécialisation des fonctions rend les hommes moins préparés A  la direction d'une entreprise. L'ouvrier qui souhaite devenir artisan et le cadre d'un siège qui souhaite créer une société de services n'ont plus un métier mais une spécialité.
Ceux qui veulent créer une entreprise un jour n'ont pas tous la chance de se voir confier la direction d'une filiale au sein du groupe qui les emploie ; chacun peut cependant étendre le champ de ses compétences en occupant des fonctions différentes au sein de la mASme entreprise ou dans plusieurs entreprises. La formation permanente est un autre moyen d'atteindre le mASme objectif.
Ce sont certainement les salariés qui rencontrent les plus grandes difficultés dans le passage A  la position de dirigeants d'une entreprise nouvelle. La création, de l'élaboration de l'idée A  la rédaction des statuts, comporte toujours des pauses qui laissent le fondateur inoccupé.
Pour décider du moment auquel il doit quitter son emploi, le fondateur doit d'abord élir le de charge de son activité de salarié et de son activité de créateur. Il tentera de se rapprocher de la solution idéale qui consisterait en une substitution progressive, en fonction des besoins, de la tache créatrice A  l'activité salariée. D'autres éléments doivent également AStre considérés. Le premier est le caractère concurrentiel ou non de l'activité nouvelle et de l'activité ancienne. Le chapitre 7 répond aux aspects juridiques de cette question.
Le second est le comportement favorable ou hostile qu'aura le supérieur hiérarchique du fondateur si celui-ci lui fait part de son projet.
Depuis quelques années, en règle générale, l'attitude du chef de service du futur créateur, comme celle du patron de l'entreprise qui l'emploie, évolue dans le bon sens. Cette évolution est due pour une part A  une meilleure prise de conscience par l'opinion publique de la nécessité d'accroitre le nombre des entreprises nouvelles, et pour une autre part au sentiment qui s'est répandu dans les entreprises que la croissance interne n'est pas une fin en soi.
Une loi du 3 janvier 1984 a institué un congé pour création d'entreprise dont les modalités sont définies au chapitre 7.
Il est difficile de dire si cette disposition est une heureuse alliance de l'envie d'indépendance et du désir de sécurité qui tiraillent les salariés, ou si elle intéresse en priorité les velléitaires ainsi que les employeurs désireux de se débarrasser, fût-ce temporairement, d'un employé encombrant.
La garantie du maintien, A  terme, d'un revenu que comporte cette loi du retour, aide le créateur A  rassurer son milieu familial et ses prASteurs. Tel est sans doute l'avantage principal que le futur créateur doit mettre en balance avec l'inconnient d'apparaitre comme un créateur temporaire.
Pour le congé création d'entreprise, comme pour les autres formes d'aide A  la création, il convient de se poser les questions suivantes :
' si cette aide n'existait pas, ma décision de créer serait-elle maintenue?
' le congé création est-il la formule la mieux adaptée A  mon cas particulier ?
La politique menée ces dernières années par de grandes et de moins grandes entreprises qui portait jusqu'A  récemment l'appellation plutôt rébarbative de - restructuration industrielle - ou celle vraiment très anglosaxonne de - spin off - répond maintenant au nom d'- essaimage -.
Cette appellation bucolique semblait promettre un avenir brillant A  la formule, jusqu'A  ce que la direction des impôts s'avise qu'elle permettait de qualifier les créations correspondantes comme des reprises d'activités existantes et, par conséquent, de leur dénier le droit aux exonérations et abattements sur l'impôt sur les bénéfices, résers aux entreprises tout A  fait nouvelles. Elle vient d'infléchir sa position, comme on le verra plus loin.


Les chômeurs

La recherche d'un emploi qui est toujours éprouvante peut aussi AStre harassante. Il serait donc inexact de prétendre que d'AStre dans une telle situation rende plus facile la création d'une entreprise. Cependant, deux entreprises sur cinq sont créées par des chômeurs. Pour certains d'entre eux, la perte de leur emploi est l'occasion de réaliser un projet qui les tentait depuis plusieurs années. D'autres savent trouver dans les difficultés auxquelles ils sont confrontés la force nécessaire A  la création d'une entreprise.
Le chapitre 7 précise les mesures en faveur des demandeurs d'emploi créant une entreprise.


Les retraités

Un homme qui prend sa retraite a pu accumuler de l'expérience et de l'épargne, il est assuré de recevoir un revenu régulier et est maitre de son emploi du temps. Pour ceux qui prennent leur retraite A  soixante-cinq ans, l'age est un obstacle sérieux mais non insurmonle. Mais ceux qui peuvent ou doivent prendre leur retraite plus tôt disposent de suffisamment de temps pour entreprendre. De fait, on voit des retraités s'élir artisans, d'autres parfaire une invention dont ils avaient depuis longtemps l'idée.
L'abaissement de l'age de la retraite et l'accroissement du nombre de préretraités enregistrés depuis vingt ans ont certainement accru le nombre des retraités créateurs. Cependant, révolution des règles fiscales et sociales, dans le sens d'une limitation des cumuls entre les retraites et les salaires, a eu un effet contraire.


Les minorités

Les femmes et les immigrés forment les plus notoires de ces catégories, minoritaires chez les créateurs, si ce n'est dans l'ensemble de la population
L'interruption de la vie professionnelle, le temps d'élever des enfants, pour les unes, et pour les autres une connaissance restreinte de notre langue et de notre culture sont d'incontesles obstacles A  la promotion dans la hiérarchie des entreprises.
Ces difficultés peuvent stimuler l'esprit d'entreprise qui est aussi bien partagé entre les catégories de population que le bon sens entre les individus.
Nous verrons, dans les deuxième et troisième parties, les avantages résers aux femmes et aux immigrés créant leur entreprise, nonobstant les lois interdisant les discriminations selon le sexe ou la race.



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