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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en ouvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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La civilisation industrielle



Reste ce sur quoi tout le monde s'accorde et qui, à ce point du propos, est encore l'essentiel : entre le XVIe et le XIXe siècles a été franchi en Europe un formidable parcours. Quelles que soient les hésitations de l'histoire sur une affaire telle que les formes de l'ordre usinier, la lointaine naissance de l'entreprise, ajoutée à l'effet d'entrainement de l'innovation technique, a fait faire à la société une vérile révolution sur elle-même. De l'économie domestique du xvie siècle aux forteresses ouvrières du xixe, toutes les phases de ce parcours ne se sont pas seulement tenues l'une à l'autre : ensemble, elles ont opéré une mutation globale qui a marqué notre monde contemporain dans toutes ses dimensions. Les effets de l'évolution du mode de production et des échanges sur l'ordre social ont été tels qu'il est denu naturel de parler de la société industrielle comme d'un tout, opposé tour à tour à la société médiévale, à la société d'Ancien Régime, à la société traditionnelle.


Au fond, il y a même quelque chose d'extraordinaire dans cet accord des penseurs pour valider cette notion de société industrielle, c'est-à-dire pour considérer les enchainements historiques qu'on vient d'évoquer comme les faits fondateurs de notre civilisation. Il ne se trou guère qu'une autre rupture qui soit mise au même rang : celle de la Révolution française. Encore a-t-on observé ici-même qu'il y a plus qu'une passerelle d'une révolution à l'autre ! Mais il faut aller encore plus loin. L'accord se fait aussi sur le fait que les catégories de la pensée sur lesquelles nous vivons aujourd'hui sont en elles-mêmes des héritages directs ou indirects de cette histoire. Ainsi, rs 1960, un sociologue de la stature de Raymond Aron pouvait-il commencer ses célèbres Leçons sur la société industrielle en affirmant ce qui suit : «Nous vivons encore aujourd'hui sur le stock d'idées déloppées par les penseurs de la première moitié du XIXe siècle et rien n'est plus utile, pour fixer l'originalité de notre situation actuelle, que de nous reporter à la situation du siècle dernier» (Aron, 1962, pp. 33-34):
La position de R. Aron est d'autant plus intéressante qu'elle le conduit ensuite à renir très expressément sur la question de l'entreprise. Pour lui, c'est bien l'apparition de l'entreprise qui est constituti de la société industrielle, le déloppement des techniques ou celui du système capitaliste n'étant finalement que des événements dérivés. Tout procède, explique-t-il, de ce que «l'activité économique est séparée de l'ensemble social» (ibid., p. 102); que «l'entreprise est séparée de la famille». «Il en résulte un type original de production, une division technique du travail, une accumulation de capital et le caractère progressif de l'économie; le calcul économique devient inévile et il s'ensuit une concentration ouvrière» (ibid., p. 110).
De cet étonnant raccourci, il ne saurait ressortir plus clairement comment, d'un acte (la production ou l'échange d'un bien hors du cercle social défini à partir de la famille), puis de ce qu'on pourrait appeler une institution (rentre-prise), on peut voir naitre une civilisation. La technologie est présente dans le processus, màis elle ne dit ni l'origine ni le sens de celui-ci. Le capitalisme est aussi en jeu, mais seulement en tant que phénomène induit d'accumulation. Le système capitaliste, lui, n'est pas /encore pris en compte, si l'on entend par là une forme particulière d'organisation fondée sur la propriété privée des moyens de production et sur l'absence de toute centralisation de la régulation économique. R. Aron reviendra longuement sur l'opposition entre système capitaliste et système socialiste, mais la chose est entendue : cette opposition n'est pas discriminante de la place qu'occupe l'entreprise. Elle n'est qu'un élément de différenciation interne à la société industrielle, et par conséquent secondaire par rapport àice qui la caractérise essentiellement.
Plus étrange peut-être : le salariat, comme forme particulière de relation entre l'entrepreneur et ses employés, n'est pas considéré comme constitutif de la société industrielle. Aron réser en effet la notion de salaire à la situation particulière que crée le système capitaliste, c'est-à-dire au cas où il existe une séparation radicale entre ceux qui sont propriétaires des moyens de production et ceux qui ne disposent que de leur force de travail. Acception très orthodoxe au regard de la théorie marxiste, mais qu'on peut discuter : on ne voit pas que le salariat disparaisse effectiment lorsque la collectivité s'est appropriée le capital. Surtout, ce classement pri d'un rapprochement fécond entre l'essence de la relation industrielle (la séparation entre l'activité économique et l'ensemble social) et cette «relation salariale» qui, dans les faits, la matérialise si bien. Mais on imagine que R. Aron n'aurait vu là qu'une objection de détail. Par avance, il avait prénu : il ut aller à l'essentiel et pour cela, il puise dans le « stock d'idées » légué par les grands témoins du moument qui a conduit notre société aux ris de l'ère industrielle.
Ce stock d'idées, quel est-il ? Au regard de ce qui nous occupe, il est à vrai dire le fait d'un groupe de penseurs relatiment restreint : celui des fondateurs de la sociologie. La manière dont les uns et les autres abordent le progrès de la société noulle n'est certes exempte ni de confusions conceptuelles, ni d'antagonismes idéologiques. Mais sur le fond, les thèmes généraux de leur réflexion sont extraordinairement proches et récurrents. Et ils se laissent tirer sans peine rs l'idée-force que nous trouvions, il y a encore un instant, dans les Leçons de Raymond Aron : tout aurait commencé le jour où l'entrepreneur s'est désolidarisé des liens sociaux de proximité pour fonder un noul espace d'échange, de production et de vie collecti.





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