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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en ouvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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Decomposition et recomposition de l'entreprise

Du côté des entreprises privées, le déclin progressif de la tradition paternaliste et la lente conrsion des employeurs aux formes patrimoniales-contractuelles de relations industrielles n'auraient pas été possibles si les entreprises elles-mASmes n'avaient pas changé. Il conviendrait A  ce titre de rapprocher tout ce qui précède des transformations intensis dont le tissu industriel franA§ais a fait l'objet A  partir du moment où la croissance s'est pour de bon installée.
Dès le début des années soixante, l'économie du pays s'est trouvée dominée par des grands groupes industriels dont la structure n'avait plus qu'un lointain rapport ac celle des firmes qui avaient survécu A  la guerre et participé A  la reconstruction nationale. Le fait déterminant a été le déloppement d'une noulle forme de capitalisme financier : les -deux cents familles- d'avant-guerre, autour desquelles s'étaient édifiées de vériles dynasties industrielles, se sont progressiment laissées coiffer par des entités plus anonymes, constituées au gré des opérations boursières et en relation ac les grandes banques d'affaires. Par le biais d'incessantes restructurations donnant lieu A  cessions, fusions et filialisations d'activité, le jeu s'est redistribué autour de holdings de dimensionInternationale et où le critère de l'activité concrète des entreprises n'était pas forcément le plus déterminant. Au sein d'un mASme groupe, on a assisté au rapprochement entre des branches différentes (le textile et la presse; l'agro-alimentaire et la chimie lourde), en fonction de pures exigences de taille critique et de renilité financière.
Ces opérations se sont peu A  peu combinées ac des mouments d'-externa-lisation- d'activités jugées non renles ou trop spécifiques. Les grandes entreprises ont ainsi multiplié les recours aux firmes petites ou moyennes travaillant en régime de sous-traitance. Parallèlement et pour assouplir les conditions de leur adaptation aux fluctuations de la conjoncture, elles ont dirsifié leur politique d'emploi : en plus du recours de plus en plus systématique au louage de service réalisé par le biais des sociétés d'emplois intérimaires, elles ont fait usage de la possibilité qui se présentait de distinguer un noyau de main-d'ouvre permanent et sle, disposant des contrats de travail ordinaires dits -A  durée indéterminée-, et un volant de main-d'ouvre périphérique embauché sous le régime des contrats -A  durée déterminée- (contrats d'une semaine, de six mois, d'une année).
En France, dans le contexte des années soixante et soixante-dix, tous ces glissements mis bout A  bout, dont le point commun était de sacrifier les frontières traditionnelles de l'entreprise A  des objectifs d'optimisation financière, ont indisculement posé des problèmes nouaux et gras. C'est A  cette époque qu'on a souligné les effets déstructurants de la -segmentation du marché du travail-, décrite alors par deux économistes américains. Peter Doeringer et Michael Piore, comme une -tendance lourde- de rang international (Doeringer & Piore, 1971). Le problème était celui du denir de la collectivité de travail au sens large : une frontière étanche risquait de s'installer entre les -vrais salariés- installés dans le -premier marché du travail- (celui des emplois sles dans les grandes entreprises) et les -faux salariés- du -second marché- (celui des petites entreprises sous-traitantes, des contrats A  durée déterminée et de l'intérim).
Au niau micro-économique, c'est l'existence-mASme de l'entreprise qui s'est trouvée en question. La constitution de holdings pluriscctoriels et la redistribution des taches entre les grandes sociétés donneuses d'ordre et les petites sociétés sous-traitantes a commencé A  transformer les grands groupes en noyaux d'initiati aux contours flous, et parfois totalement immatériels. Le processus de segmentation de l'emploi a contribué encore plus concrètement A  l'éclatement de l'entreprise, en faisant cohabiter dans les mASmes ateliers ou bureaux des salariés occupés aux mASmes taches mais ne relevant ni du mASme employeur, ni du mASme statut professionnel.
Un des effets secondaires de cette situation d'éclatement a été de confirmer la validité de la représentation contractuelle de la firme. Si l'entreprise n'avait plus de frontières claires, il denait totalement exclu qu'elle puisse AStre considérée comme un seuil pertinent de description des relations du travail. De plus on pouvait voir dans ces mouments de restructuration le signe que les responsables .industriels se détournaient des valeurs de l'entreprise-institution naguère instie par eux. L'entreprise tendait A  ne plus AStre traitée comme une entité économique cohérente, mais comme le fait d'un croisement sans autre portée que -stratégique- entre trois sous-systèmes de plus en plus indépendants les uns des autres : un système financier, accolé A  la structure transrse du groupe; un système de production, sujet A  redéfinition permanente et réparti entre des élissements plus ou moins autonomes, des filiales et des entreprises sous-traitantes; un système social enfin, faisant le tri entre la main-d'ouvre directe et la main-d'ouvre louée A  titre précaire (Freyssinet, 1982).
Paradoxalement, on en arrivait au point où seuls les salariés étaient concernés par le souci de savoir qui était réellement leur employeur et quelle était leur communauté de travail de référence. A n'AStre plus du tout paternalistes, les grands groupes financiers passaient d'un extrASme A  l'autre et abandonnaient toute préoccupation de cohésion sociale. Les salariés reprenaient A  leur compte l'héritage pour défendre -leurs- entreprises contre les aléas des restructurations et des mouments financiers : de nombreux mouments de mobilisation collecti des années soixante-dix se sont déroulés selon ce scénario.
Dans les années quatre-vingt, ces phénomènes n'ont pas disparu. De très grands groupes ont continué A  n'AStre intelligibles que par référence A  des montages financiers étrangers A  quelque logique sociale que ce soit : les travaux publics et l'armement naval se sont confondus ac le secteur de l'audiovisuel; des sociétés basées dans la distribution d'eau ont placé sous leur contrôle des activités de service de tous ordres Cependant, une tendance s'est dessinée du côté des entrepreneurs pour renouer ac une approche plus traditionnelle de l'entreprise. Les mouments de restructuration ont été encore plus intenses qu'auparavant, mais la politique de plus en plus sount affichée a consisté A  les organiser autour de principes clairs et susceptibles de conjuguer le plus harmonieusement possible les finalités financière, technologique et sociale.
Ainsi les notions de métier et de filière ont-elles été de plus en plus sount invoquées. Deux très grands groupes comme Saint-Gobain et B.S.N., partis de la production du rre, fournissent l'exemple d'entreprises qui ont opté pour des filières précises après avoir joué la sectiune du déloppement et de la dirsification A  tout prix : le premier s'est restructuré autour des matériaux du batiment, le second autour de l'agro-alimentaire. En mASme temps, on a assisté A  un retour en force de la référence au produit, A  la compétence technique, A  la qualification. Les grandes entreprises ont également voulu affirmer de noulles -politiques d'image- qui les rendent plus -lisibles- tant par le personnel que par leur clientèle. Bref, pour des raisons indissociablement stratégiques et -idéologiques-, le patronat s'est de nouau préoccupé de la cohésion des institutions qu'il gournait.
La portée de ce retournement est incertaine, mais probablement importante. Elle dénote un souci de recomposition de la fonction de l'entrepreneur sur les bases les plus larges possible, A  quoi l'on peut associer le souci d'une vérile -réhabilitation de l'entreprise- dans la société. Le C.N.P.F. s'en est abondamment fait l'écho, en déclarant vouloir denir maintenant -le parti de l'entreprise-.
Du -conseil du patronat- au -parti de l'entreprise-, on voit la différence. Une différence qui ne fait rien d'autre, au demeurant, que de relancer le balancier de la conception de l'entreprise entre les bornes où il se trou depuis toujours. En France, le patronage est certainement désormais A  peu près mort, mais l'histoire sociale de l'entreprise continue.



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