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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en œuvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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Les motifs psychologiques et commerciaux de la liquidité

Il nous faut maintenant analyser plus en détail les motifs de la préférence pour la liquidité qui ont été présentés succinctement au chapitre 13. Le sujet est identique A  celui qu'on a parfois traité sous le titre de la demande de monnaie. Il a aussi des rapports étroits ac ce qu'on appelle - la vitesse de transformation de la monnaie en renu* - ; car cette vitesse de transformation mesure simplement la proportion de ses renus que le public désire conserr sous la forme liquide, de sorte qu'une augmentation de la vitesse de transformation de la monnaie en renu peut AStre un symptôme d'affaiblissement de la préférence pour la liquidité. Les deux sujets, toutefois, ne sont pas identiques, car l'option ourte A  chaque individu entre la liquidité et la non-liquidité concerne non son renu mais l'ensemble de ses épargnes accumulées. De toute faA§on, le terme - vitesse de transformation de la monnaie en renu - implique une suggestion fallacieuse, car il incline A  présumer que la demande de monnaie prise dans son ensemble est proportionnelle au renu ou lui est unie par une certaine relation déterminée ; or nous rrons qu'une telle présomption ne s'applique qu'A  une portion des avoirs liquides du public et que par suite ce terme ne tient pas compte du rôle joué par le taux de l'intérASt.
Dans le Treatise on Money, nous avons étudié la demande totale de monnaie sous les trois titres de dépôts de renu, de dépôts professionnels et de dépôts d'épargne, et il est inutile de répéter ici l'analyse faite au chapitre 3 de cet ouvrage. Cependant la monnaie conservée pour chacune des trois raisons précédentes constitue entre les mains de son détenteur un fonds unique, qu'il n'est pas obligé de séparer en trois timents étanches ; car ces timents peunt n'AStre pas nettement distincts, mASme dans son esprit, et une certaine somme peut AStre conservée principalement pour une raison et subsidiaire-ment pour une autre. Il est donc tout aussi légitime, sinon préférable, de considérer la totalité des demandes individuelles de monnaie en des circonstances données comme une décision unique, A  la formation de laquelle concourent plusieurs motifs différents.
Lorsqu 'on analyse ces motifs, il est encore commode de les classer sous certains titres. Le premier correspondra aux dépôts de renu et aux dépôts professionnels de notre ancienne division, les deux derniers correspondront chacun A  une partie des anciens dépôts d'épargne. Nous avons donné au chapitre 13 un aperA§u rapide de ces catégories en les désignant par le motif de transactions, qui peut AStre subdivisé en motif de renu et motif professionnel, par le motif de précaution, et par le motif de spéculation.
1 A° Le motif de renu. ' Une première raison de conserr de la monnaie est de combler l'intervalle entre l'encaissement et le décaissement du renu. Dans une décision de conserr un certain montant global de monnaie, ce motif intervient ac une force qui dépend principalement du montant du renu et de la longueur normale de l'intervalle entre son encaissement et son décaissement. Le concept de vitesse de transformation de la monnaie en renu* convient strictement A  cet aspect de la question.
2A° Le motif professionnel. ' De mASme on conser de la monnaie pour combler l'intervalle entre l'époque où l'on assume des frais professionnels et celle où on encaisse le produit de la nte ; l'argent conservé par les intermédiaires pour combler l'intervalle entre un achat et une réalisation appartient A  cette catégorie. L'intensité de cette sorte de demande dépend principalement de la valeur de la production courante (i. e. du renu courant) et du nombre de mains entre lesquelles elle passe.
3A° Le motif de précaution. ' Le souci de parer aux éntualités exigeant une dépense soudaine, l'espoir de profiter d'occasions non prévues d'achats avantageux, et enfin le désir de garder un avoir de valeur nominale immuable pour faire face A  une obligation future stipulée en monnaie sont autant de nouaux motifs A  conserr de l'argent liquide.
La puissance de ces trois sortes de motifs dépend en partie du coût et de la sécurité des méthodes qui permettent d'obtenirde l'argent en cas de besoin, par des emprunts temporaires d'une forme quelconque et notamment par des décourts en banque ou des facilités du mASme ordre. Il n'est pas nécessaire, en effet, de conserr de l'argent oisif pour combler les intervalles entre les dirses échéances, si on peut en obtenir sans difficulté au moment où l'on en a effectiment besoin. La puissance de ces motifs dépend encore de ce que nous pouvons appeler le coût relatif de la détention de monnaie. Si l'on ne peut garder de la monnaie qu'en différant l'achat d'un actif productif, cette circonstance augmente le coût de la détention et affaiblit par conséquent le motif A  en conserr un montant donné. Si la monnaie rapporte un intérASt de dépôt ou permet d'éviter des frais de banque, cette circonstance diminue au contraire le coût de sa détention et renforce le motif A  en conserr un montant donné, n se peut cependant que ces facteurs se révèlent d'importance mineure, sauf si l'on a affaire A  de grands changements dans le coût de détention de la monnaie.
4A° Reste enfin le motif de spéculation. ' Ce motif appelle une étude plus détaillée, d'abord parce qu'il est moins bien compris que les autres, et ensuite A  raison du rôle particulièrement important qu'il joue en transmettant les effets d'un changement de la quantité de monnaie.
En des circonstances normales, la quantité de monnaie nécessaire pour satisfaire aux deux motifs de transactions et de précaution dépend surtout de l'activité générale du système économique et du montant du renu nominal. Mais c'est en faisant jouer le motif de spéculation que l'administration de la monnaie (ou en l'absence d'une telle administration les variations fortuites de la quantité de monnaie) est conduite A  influencer le système économique. La demande de monnaie déterminée par les premiers motifs, en effet, est généralement insensible A  toute influence autre que celle d'une variation effecti de l'activité économique générale et du niau des renus ; l'expérience montre qu'au contraire la demande globale de monnaie créée par le motif de spéculation réagit sans discontinuité aux variations graduelles du taux de l'intérASt, c'est-A -dire qu'il y aune courbe continue reliant les variations de la demande de monnaie créée par le motif de spéculation aux variations du taux de l'intérASt, telles qu'elles ressortent des variations du cours des obligations et des créances d'échéances dirses.
S'il n'en était pas ainsi, les opérations sur le - marché ourt - (open market opérations) seraient impossibles. Nous avons dit que l'existence de la relation continue mentionnée ci-dessus était prouvée par l'expérience, parce qu'en fait dans les circonstances normales le système bancaire est toujours capable d'acheter (ou de ndre) des obligations sur le marché moyennant une enchère (ou un rabais) d'un montant modeste ; plus est considérable la quantité de monnaie que les banques cherchent A  créer (ou A  annuler) en achetant (ou en ndant) des obligations et créances, plus importante sera nécessairement la baisse (ou la hausse) du taux de l'intérASt. Toutefois lorsque les opérations sur le marché ourt ne portent (comme en 1933eten 1934 aux états-Unis) que sur des titres d'échéance très rapprochée, leur effet peut évidement se faire surtout sentir dans le champ limité du taux de l'intérASt A  très court terme, et n'avoir que peu de répercussion sur les taux d'intérASt A  long terme, dont l'importance est beaucoup plus considérable.
Lorsqu'on étudie le motif de spéculation, il importe par conséquent de distinguer parmi les variations du taux de l'intérASt, celles qui proviennent des variations de la quantité de monnaie disponible pour satisfaire ce motif en l'absence de tout changement dans la fonction de liquidité, et celles qui ont pour cause principale les changements de la prévision affectant la fonction de liquidité elle-mASme. Les opérations sur le marché ourt peunt agir sur le taux de l'intérASt par l'une et l'autre voie ; d'une part elle peunt modifier la quantité de monnaie et de l'autre donner naissance A  des prévisions noulles en ce qui concerne la politique future de la Banque Centrale ou du Gournement. Les changements de la fonction de liquidité elle-mASme, résultant de changements dans l'information qui font réviser les prévisions, sont sount discontinus et engendre des discontinuités correspondantes dans les variations du taux de l'intérASt. C'est seulement dans la mesure où un changement dans l'information est interprété différemment par les dirs individus ou affecte différemment les intérASts individuels que l'activité des transactions peut s'accroitre sur le marché des obligations. Lorsqu 'un changement dans l'information affecte le jugement et les intérASts de chacun d'une faA§on strictement identique, le taux de l'intérASt (tel qu'il est exprimé par les cours des obligations et des créances) s'ajuste sur-le-champ A  la situation noulle sans qu'il soit besoin d'autres transactions.
Ainsi, dans le cas le plus simple où les individus ont tous des opinions et des intérASts semblables, un changement dans les circonstances ou dans les prévisions n 'est capable de provoquer aucun déplacement de monnaie. Son seul effet sera de faire varier le taux de l'intérASt dans la mesure nécessaire A  contrebalancer le désir qu'au niau antérieur de l'intérASt chaque individu éprouvait d'ajuster ses avoirs liquides aux circonstances ou aux prévisions noulles ; et, puisque chacun fera subir A  son appréciation du taux qui le déciderait A  modifier ses avoirs liquides une correction égale, aucune transactionne s'ensuivra. A chaque groupe de circonstances et de prévisions correspondra un taux d'intérASt approprié, et il ne sera jamais question pour quiconque de modifier ses avoirs liquides habituels.
Cependant, dans le cas général, un changement dans les circonstances ou les prévisions amène certains rajustements dans les avoirs liquides individuels ; car, en pratique, les effets produits par un tel changement sur les idées diffèrent suivant les individus, en partie parce que leurs situations et leurs raisons de conserr de la monnaie ne sont pas les mASmes, et en partie parce qu'ils ne connaissent pas également et n'interprètent pas de la mASme faA§on le noul état de choses. Aussi l'équilibre nouau du taux de l'intérASt est-il associé A  une redistribution de la monnaie. Néanmoins, c'est le changement du taux de l'intérASt qui mérite notre attention plus que la redistribution de la monnaie. Celle-ci est accessoire aux dirgences possibles entre les vues individuelles, le phénomène essentiel étant celui qui se produit dans le cas le plus simple. Au surplus, mASme dans le cas général, la variation du taux de l'intérASt est d'ordinaire l'effet le plus marquant d'un changement dans l'information. Les cours des obligations subissent, comme disent les journaux, - des fluctuations disproportionnées A  l'activité des transactions - ; et il est normal qu'il en soit ainsi, car les réactions des dirs individus A  l'information se ressemblent beaucoup plus qu'elles ne diffèrent.

Bien que le montant de monnaie que le motif de transactions et le motif de précaution décident un individu A  détenir ne soit pas entièrement indépendant de celui qu'il détient pour satisfaire le motif de spéculation, c'est néanmoins une première approximation légitime de considérer que les montants de ces deux catégories d'encaisses sont dans une large mesure indépendants l'un de l'autre. Pour les besoins de l'analyse qui va suivre nous diviserons le problème de cette faA§on.
Soient Mt le montant de monnaie détenu pour satisfaire les motifs de transactions et de précaution, et M2 le montant détenu pour le motif e spéculation. En regard de ces deux timents de l'encaisse totale, nous avons deux fonctions de liquidité L1 et L2 L1 dépend principalement du montant du renu et L2 dépend principalement de la relation entre le taux de l'intérASt courant et l'état de la prévision. Par suite,
M = M1 + M2 = L1(R) + L2(r),
où L1 est la fonction de liquidité qui détermine M, par rapport au renu R, et L2 la fonction de liquidité qui détermine M2 par rapport au taux de l'intérASt r. Il s'ensuit que nous avons trois questions A  examiner : 1A° la relation entre les variations de M et celles de R et r ; 2A° les facteurs qui déterminent la forme de L1 ; 3A° les facteurs qui déterminent la forme de L2.
1A° La relation entre les variations de M et celles de R et r dépend d'abord de l'origine des variations de M. Supposons que M consiste en monnaies d'or et ne puisse varier qu'A  la suite d'une augmentation du renu obtenu dans les exploitations minières appartenant au système économique considéré. Dans ce cas les variations de M sont en première analyse directement associées A  celles de R, puisque l'or nouau s'ajoute au renu de quelqu'un. La situation est exactement la mASme lorsque les variations de M proviennent d'impressions de papier monnaie faites par le Gournement pour couvrir ses dépenses courantes'en ce cas encore la monnaie noulle s'ajoute au renu de quelqu'un. Cependant, le montant nouau du renu ne demeurera pas assez élevé pour que les besoins de M, absorbent intégralement l'accroissement de M ; une portion de la monnaie cherchera un débouché dans l'achat de valeurs ou d'autres biens capitaux et fera décliner r jusqu'A  ce que la baisse de l'intérASt ait déterminé, dans le montant de M2 et en mASme temps dans le renu, des accroissements suffisants pour que la monnaie noulle soit absorbée ou par M2 ou par M, lorsque cette dernière quantité de monnaie se sera ajustée A  la hausse du renu provoquée par la baisse de r. Ce cas revient donc A  peu de chose près au mASme que l'autre cas où la monnaie noulle ne peut AStre émise, en première analyse, qu'en conséquence d'un adoucissement des conditions de crédit du système bancaire, qui incite quelqu'un A  leur ndre une obligation ou une créance en échange de monnaie noulle.
Le second cas peut donc AStre considéré comme typique. On peut admettre qu'une variation de M produit son effet en faisant varier r ; et une variation de r conduit A  un équilibre nouau d'une part en modifiant M2 et d'autre part en modifiant R et par conséquent M1. Le partage de la monnaie additionnelle entre M1 et M2 dans la noulle position d'équilibre dépendra de la réaction de l'instissement A  une baisse du taux de l'intérASt et de celle du renu A  une augmentation de l'instissement (1). Puisque R dépend en partie de r, il s'ensuit qu'une variation donnée de M entraine une variation de r suffisante pour que la somme des variations consécutis de M1 et M2 soit égale A  la variation donnée de M.
2A° On n'indique pas toujours clairement si la vitesse de transformation de la monnaie en renu est définie comme le rapport de R A  M ou comme le rapport de R A  M1. Nous proposons d'employer ce terme dans le second sens. Si la vitesse de transformation de la monnaie en renu est V, on a donc

L1(R) = R/V = M1

Il n'y a, bien entendu, aucune raison de supposer que la valeur de V soit constante. Cette valeur dépendra du caractère de l'organisation bancaire et industrielle, des habitudes sociales, de la répartition du renu entre les différentes classes, et du coût effectif de la détention d'argent oisif. Néanmoins, si l'on a en vue une courte période et s'il est permis de supposer qu'il n'y aura pas de changement important dans aucun de ces facteurs, on peut considérer V comme A  peu de choses près constant
3A° Reste enfin la question de la relation entre M2 et r. Nous avons vu au chapitre 13 que l'incertitude quant A  l'évolution future du taux de l'intérASt est la seule explication intelligible de la préférence pour la liquidité du type L2, qui justifie la conservation d'un avoir liquide M2. Il s'ensuit qu'un montant M2 donné n'est pas associé par une relation quantitati définie A  une valeur r donnée de l'intérASt ' ce qui importe ce n'est pas le niau absolu de r, c'est l'écart qui le sépare du niau qui parait offrir une sécurité raisonnable A  la lumière des calculs de probabilité auxquels on se fie. Néanmoins il existe deux raisons de croire que dans un état donné de la prévision une baisse de r sera associée A  une augmentation de M2. En premier lieu, si le niau de r que l'opinion générale considère comme sûr, reste inchangé, toute baisse de r diminue le taux du marché par rapport A  celui qu'on juge - sûr - et elle accroit par conséquent le risque inhérent A  la non-liquidité ; en second lieu toute baisse de r diminue comme le carré du taux de l'intérASt l'aptitude des gains courants issus de la non-liquidité A  servir en quelque sorte de prime d'assurance contre le risque de perte au compte capital. Par exemple, lorsque le taux d'intérASt d'une créance A  long terme est 4 %, il y a avantage A  sacrifier la liquidité, A  moins qu ' un bilan de probabilités ne fasse craindre une hausse du taux de l'intérASt A  long terme supérieure A  4 % de sa valeur par an, c'est-A -dire supérieure A  0,16 % par an. Si d'autre part le taux de l'intérASt n'est que 2 %, le rapport courant ne compense plus qu'une hausse éntuelle de l'intérASt de 0,04 % par an. A vrai dire c'est peut-AStre lA  que réside l'obstacle principal A  une baisse très marquée du taux de l'intérASt. S'il n'y a pas de raison de croire que les circonstances futures diffèrent beaucoup des circonstances passées, un taux d'intérASt A  long terme de (disons) 2 % laisse plus A  craindre qu'A  espérer et il offre en mASme temps un rapport courant qui ne suffit A  compenser qu'un très faible degré de crainte.
Il est donc évident que le taux de l'intérASt est un phénomène hautement psychologique. Nous rrons au Livre V qu'il ne saurait AStre en équilibre A  un niau inférieur A  celui qui correspond au plein emploi ; car A  un tel niau il s'élirait un état d'inflation vérile où M, absorberait des quantités croissantes de monnaie. Mais, au-dessus du niau qui correspond au plein emploi, le taux d'intérASt A  long terme du marché ne dépendra pas seulement de la politique courante de l'autorité monétaire, mais encore des prévisions du marché concernant sa politique future. L'autorité monétaire gourne sans peine le taux de l'intérASt A  court terme, d'abord parce qu'il lui est facile d'inculquer la conviction que sa politique ne changera pas sensiblement dans un anir très proche et aussi parce que la perte A  craindre est faible ée au rapport courant (A  moins que celui-ci soit presque nul). Mais le taux A  long terme peut se montrer plus récalcitrant une fois qu'il est tombé A  un niau que, d'après les enseignements du passé et les prévisions courantes de la politique monétaire future, l'opinion représentati juge dangereux. Par exemple, dans un pays rattaché A  un étalon-or international, un taux d'intérASt inférieur A  celui qui existe A  l'étranger inspirera une défiance légitime ; et, si un taux d'intérASt national est hissé A  la parité du taux le plus élevé Ge plus élevé après courture du risque) qui existe dans les autres pays appartenant au système international, ce taux national pourra AStre beaucoup trop haut pour permettre un état intérieur de plein emploi.
Une politique monétaire qui frappe l'opinion par son caractère empirique ou par son aptitude A  changer facilement peut donc manquer son but, si elle se propose de réduire fortement le taux de l'intérASt A  long terme, parce que M2 peut tendre A  croitre presque sans limite en réponse A  un abaissement de r au-dessous d'un certain chiffre. La mASme politique au contraire peut s'avérer capable de réussir facilement si elle conquiert l'opinion publique parce qu'elle lui apparait praticable, raisonnable et conforme A  l'intérASt général, parce qu'elle est fondée sur une ferme conviction et parce qu 'elle est mise en œuvre par une autorité qui ne risque pas d'AStre suptée.
Peut-AStre serait-il plus exact de dire que le taux de l'intérASt est au plus haut degré un phénomène conntionnel plutôt que psychologique, car sa valeur effecti dépend dans une large mesure de sa valeur future telle que l'opinion dominante estime qu'on la prévoit. Un taux d'intérASt quelconque que l'on accepte ac une foi suffisante en ses chances de durer durera effectiment, sans préjudice bien entendu des fluctuations que dans une société mouvante il subit pour toutes sortes de raisons autour du niau jugé normal. Si en particulier M1 croit plus que M, le taux de l'intérASt monte et vice rsa. Mais il peut osciller pendant des décennies autour d'un niau chronique-ment trop élevé pour permettre le plein emploi, surtout si l'opinion dominante croit que le taux de l'intérASt s'ajuste automatiquement, de sorte que le niau éli par conntion est considéré comme ancré en des fondements objectifs beaucoup plus résistants qu'une conntion, l'impossibilité pour l'emploi d'atteindre son niau optimum n'étant aucunement associée dans l'esprit du public ou des autorités A  l'existence d'une gamme inappropriée de taux d'intérASt.
Le lecteur devrait maintenant voir clairement les difficultés qui s'opposent au maintien d'une demande effecti suffisante pour assurer le plein emploi du fait qu'un taux d'intérASt A  long terme conntionnel et assez sle se trou associé A  une efficacité marginale du capital capricieuse et fort insle.
Si l'on peut tirer quelque réconfort de réflexions plus encourageantes, il faut le chercher dans l'espoir que la conntion, précisément parce qu'elle n'est pas ancrée dans une connaissance sûre, n'opposera pas toujours une résistance excessi A  une dose modeste de persévérance et de résolution de la part des autorités monétaires. L'opinion publique peut s'accoutumer assez vite A  une baisse modérée du taux de l'intérASt et la prévision conntionnelle de l'anir peut AStre modifiée en conséquence ; la voie est alors ourte A  un nouau progrès et ainsi de suite 'jusqu'A  un certain point La baisse du taux de l'intérASt A  long terme en Grande-Bretagne après l'abandon de l'étalon-or fournit un exemple intéressant d'une telle évolution. Les principaux mouments furent accomplis par une suite de bonds discontinus, A  mesure que la fonction de liquidité du public, s'étant adaptée A  chacune des réductions successis, se trouvait prASte A  répondre A  une noulle impulsion nant de l'information ou de la politique des autorités.

Nous pouvons résumer ce qui précède dans la proposition suivante : Un état quelconque de la prévision étant donné, il existe dans l'esprit du public une inclination potentielle A  détenir plus d'argent liquide que n'en requièrent le motif de transactions et le motif de précaution, inclination potentielle qui se réalise en détention effecti dans une mesure qui dépend des conditions auxquelles l'autorité monétaire est disposée A  créer de la monnaie. C'est cette inclination potentielle que traduit la fonction de liquidité L2.
A chaque montant de la quantité de monnaie créée par l'autorité monétaire correspondra donc, toutes choses égales d'ailleurs, une valeur déterminée du taux de l'intérASt ou plus exactement une gamme de valeurs déterminées des taux d'intérASt A  termes différents. On pourrait, il est vrai, dire la mASme chose de tout facteur du système économique considéré isolément. Aussi bien notre analyse particulière n'est-elle importante et utile que pour autant qu'il existe un lien spécialement direct ou intentionnel entre les variations de la quantité de monnaie et celles du taux de l'intérASt. Notre motif pour supposer qu'il existe un tel lien est, en gros, que le système bancaire et l'autorité monétaire sont négociants en monnaie et en créances et non en biens capitaux ou en biens consommables.
Si l'autorité monétaire acceptait A  des conditions définies d'opérer dans les deux sens sur les créances de toutes échéances, et plus encore si elle consentait A  opérer sur les créances présentant dirs degrés de risque, la connexion entre la gamme des taux d'intérASt et la quantité de monnaie serait directe. La gamme des taux d'intérASt ne ferait qu'exprimer les conditions auxquelles le système bancaire accepterait d'acquérir ou de céder les créances ; et la quantité de monnaie serait égale au montant capable de se loger entre les mains des individus qui, compte tenu de toutes les circonstances en jeu, aimeraient mieux disposer d'un avoir liquide que le céder en échange de créances aux conditions exprimées par le taux d'intérASt du marché. Peut-AStre le perfectionnement pratique le plus important que l'on puisse apporter A  la technique de l'administration de la monnaie serait-il de substituer au taux de l'escompte unique sur les effets A  court terme une offre complexe de la part de la banque centrale d'acheter et de ndre A  prix fermes les effets de premier ordre de toutes échéances.
Aujourd 'hui, cependant, dans le monde réel le degré auquel le prix des créances tel qu'il est fixé parle système bancaire est - effectif -, le degré en d'autres termes où il gourne les prix réels du marché, varie ac les différents systèmes. Parfois il est plus effectif dans un sens que dans l'autre ; autrement dit le système bancaire peut s'engager A  acheter les créances A  un certain prix mais non nécessairement A  les ndre A  un prix ne différant du premier que d'une marge d'intermédiaire, encore qu'il n'y ait aucune raison pour que le prix ne soit pas rendu effectif dans les deux sens A  l'aide d'opérations sur le marché ourt. Il existe une autre restriction non moins importante, due au fait qu'en général l'autorité monétaire n'opère pas aussi volontiers sur les créances de toutes échéances. En pratique, elle tend sount A  concentrer ses transactions sur les créances A  court terme et A  abandonner le prix des créances A  long terme A  l'action tardi et incomplète du prix des créances A  court terme ' bien qu'ici encore il n'y ait aucune raison qui l'oblige A  agir ainsi. Dans la mesure où ces restrictions interviennent, le caractère direct de la relation entre le taux de l'intérASt et la quantité de monnaie est modifié d'une faA§on correspondante. En Grande-Bretagne le champ du contrôle intentionnel a tendance A  s'élargir. Mais chaque fois qu'on applique la présente théorie A  des cas particuliers, on doit tenir compte des caractéristiques spéciales de la méthode qui est en fait suivie par l'autorité monétaire. Lorsque celle-ci n'opère que sur les créances A  court terme il convient d'examiner quelle influence les prix effectif et escompté des créances A  court terme exercent sur les créances d'échéance plus éloignée.
L'autorité monétaire n'est donc pas en mesure de faire régner une gamme quelconque de taux d'intérASt afférents aux prASts d'échéances et de garanties dirses. Son pouvoir comporte des limites que nous pouvons résumer comme il suit :
1A° D est des limites que l'autorité monétaire s'impose A  elle-mASme en ne consentant A  opérer que sur des créances d'un type particulier ;
2A° Pour les raisons exposées plus haut, il se peut que, une fois le taux d'intérASt tombé A  un certain niau, la préférence pour la liquidité devienne virtuellement absolue, en ce sens que presque tout le monde préfère l'argent liquide A  la détention d'une créance qui rapporte un taux d'intérASt aussi faible. L'autorité monétaire perd alors la direction effecti du taux de 1 ' intérASt. Peut-AStre ce cas limite prendra-t-il une importance pratique dans l'anir, mais nous n'en connaissons pas d'exemple dans le passé. A vrai dire, étant donné la répugnance de la plupart des autorités monétaires A  opérer hardiment sur les créances A  long terme, on n'a pas eu sount l'occasion d'en faire l'expérience. De plus, si une pareille situation se produisait, elle signifierait que l'autorité publique pourrait elle-mASme emprunter sans limite au système bancaire A  un taux d'intérASt insignifiant.
3A° Lorsque la fonction de liquidité s'aplatit complètement en raison d'une hausse ou d'une baisse rapide des prix (1), le taux de l'intérASt peut perdre toute silité. Les exemples les plus frappants d'un tel phénomène ont été constatés en des circonstances très anormales. La Russie et l'Europe Centrale ont connu après la Guerre une crise monétaire ou fuite devant la monnaie, au cours de laquelle on ne pouvait décider personne A  conserr de la monnaie (1) A  aucune condition quelconque ; si élevé et si rapidement croissant que fût le taux de l'intérASt, il n 'arrivait pas A  rattraper une efficacité marginale (celle des stocks liquides en particulier) sans cesse rehaussée par la prévision d'une baisse toujours plus grande de la valeur de la monnaie. Aux Etats-Unis on a constaté A  certaines époques de l'année 1932 une crise du genre opposé, i. e. une crise financière ou crise de liquidation, au cours de laquelle on ne pouvait décider presque personne A  se dessaisir de ses avoirs liquides A  des conditions raisonnables.
4A° Reste enfin l'obstacle, déjA  examiné au chapitre ll.sectionlV, p. 161, qui empASche le taux effectif de l'intérASt de baisser au-dessous d'un certain chiffre ; cet obstacle, qui peut s'avérer sérieux A  une époque de taux d'intérASt faibles, réside dans les coûts intermédiaires de la mise en contact de l'emprunteur et du dernier prASteur et dans la rémunération que le prASteur exige en sus de l'intérASt pur en considération du risque, spécialement du risque moral. Lorsque le taux de l'intérASt pur fléchit, il ne s'ensuit pas que les sommes allouées pour les frais et pour les risques fléchissent de pair ac lui. Le taux de l'intérASt que l'emprunteur type est obligé de payer peut donc décliner plus lentement que le taux de l'intérASt pur, et, dans l'état actuel des méthodes bancaires et de l'organisation financière, il peut AStre impossible de le faire baisser au-dessous d'un certain minimum. Ce fait revASt une importance particulière, lorsque le risque moral est estimé A  une valeur appréciable. Car, si le risque provient de doutes que le prASteur conA§oit sur l'honnASteté de l'emprunteur, l'emprunteur qui n'a pas l'intention d'AStre malhonnASte n'a aucun moyen de compenser le supplément indu de charge qui en est pour lui la conséquence. Ce fait a aussi de l'importance dans le cas des prASts A  court terme (des avances bancaires, par exemple), qui sont grevés de frais relatiment élevés, une banque pouvant AStre obligée de faire payer 1 1/2 ou 2 % A  ses débiteurs alors mASme que le taux de l'intérASt pur pour le prASteur est nul.

Bien que ceci nous oblige A  anticiper sur une matière qui appartient plus proprement au chapitre 21, peut-AStre y aura-t-il avantage A  indiquer d'un mot A  cet endroit le rapport qui existe entre le sujet précédent et la Théorie Quantitati de la Monnaie.
Dans une société statique ou dans une société où, pour toute autre raison, personne n'a d'incertitude au sujet des taux d'intérASt futurs, la Fonction de Liquidité L2 ou propension A  thésauriser (comme nous pouvons l'appeler) est toujours nulle en état d'équilibre. Ainsi, en état d'équilibre, M2 est nul et M est égal A  M, ; toute variation donnée de M fait donc varier le taux de l'intérASt autant qu'il est nécessaire pour que le renu atteigne un niau où la variation de M1 soit égale A  la variation donnée de M. Or M, V = R si l'on appelle V la vitesse de transformation de la monnaie en renu, telle qu 'elle a été définie plus haut, et R le renu global. Par suite s'il existe un moyen de mesurer la quantité Q et le prix P de la production courante, on a R = QP et partant MV = QP, relation qui a beaucoup d'analogie ac la forme traditionnelle de la Théorie Quantitati de la Monnaie 0).
Un gra défaut de la Théorie Quantitati pour les besoins du monde réel est de ne pas distinguer dans les variations des prix celles qui proviennent des variations de la production et celles qui proviennent des variations de l'unité de salaire (2). Peut-AStre cette omission peut-elle s'expliquer par la double hypothèse qu'il n'y a jamais de propension A  thésauriser et qu'il y a toujours plein emploi. Dans ce cas Q est constant et M2 est nul ; il s'ensuit que, si on peut aussi considérer V comme constant, l'unité de salaire et le niau des prix sont l'un et l'autre directement proportionnels A  la quantité de monnaie.



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