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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Microéconomie : hypothÀses et résultats

Microéconomie : hypothÀses et résultats
A la recherche d'un modèle simple pour penser l'équilibre en économie,, la microéconomie est parvenue A  des résultats décents, voire paradoxaux : elle montre qu'il n'est pas possible d'affirmer que des individus égoïstes peuvent librement s'organiser grace au marché et atteindre, A  travers des échanges volontaires, des situations optimales.

LA THéORIE NéOCLASSIQUE, dont est issue la microéconomie contemporaine, est née dans les années 1870 et a pris sa forme définitive dans les années 1930-l940. Les pères fondateurs en sont le FranA§ais Léon Walras (1834-l910), l'Anglais Stanley Jevons (1835-l882) et l'Autrichien Cari Men-ger (1840-l921). Leur ambition était de dégager les conditions dans lesquelles des décisions individuelles pouient, A  travers le marché, se coordonner, c'est-A -dire AStre rendues mutuellement compatibles. Il s'agissait donc de proposer une représentation du marché qui permette de répondre A  la question de savoir si le marché peut conduire A  une situation satisfaisante. Pour cela, ils élaborèrent un modèle théorique simplifié de l'échange marchand. Ce modèle met en présence deux types d'agents, consommateurs et producteurs, dont l'objectif est de maximiser leur satisfaction (pour les consommateurs) ou leur profit (pour les producteurs). Us sont placés dans des conditions particulières d'échange, conditions dites -de concurrence parfaite-. Nous présenterons ici les principales caractéristiques de ce modèle, pour en dégager ensuite ses principales conclusions, ou -résultats-.

La question de l'échange
La microéconomie prend donc pour point de départ les unités élémentaires de l'économie (ses agents), conA§ues comme des centres de décision, et regroupées en deux catégories : les ménages (ou -consommateurs-) et les entreprises (ou -producteurs-). Les ménages disposent initialement d'un ensemble de ressources, appelées dotations initiales (biens, temps disponible, titres de propriété sur les entreprises) et cherchent A  effectuer des échanges avec d'autres individus, de faA§on A  améliorer leur satisfaction. Les ménages sont supposés rationnels : compte tenu des ressources dont ils disposent et des possibilités d'échange qui s'offrent A  eux, ils cherchent A  maximiser leur satisfaction. Les entreprises sont caractérisées par une fonction de production qui indique la quantité maximale de produits qu'elles peuvent obtenir A  partir des divers inputs (trail, matières premières, machines) dont elles disposent. L'objectif qui leur est fixé est la maximisation du profit (différence entre les recettes et les dépenses) ; cette recherche du profit maximal est aussi considérée comme l'expression, pour l'entreprise, d'un principe de rationalité. Afin de maximiser leur utilité ou leur profit, les agents cherchent A  effectuer des échanges, selon des modalités que le modélisateur doit spécifier. Ces modalités portent sur les institutions sociales ; ainsi, tous les modèles microéconomiques supposent un ordre social pacifié : le recours A  la force est interdit et nul ne peut AStre contraint A  l'échange. C'est pourquoi tout échange doit procurer A  chaque participant un gain en utilité. Cette forme d'organisation sociale minimale étant posée, il reste A  préciser la faA§on dont se font les échanges. Il apparait alors un premier problème : on pourrait penser a priori que les individus négocieront les taux d'échange en fonction de la leur -subjective - qu'ils attribuent aux biens. Mais cette leur rie d'un individu A  l'autre. Par exemple, un consommateur potentiel serait prASt A  céder 1 kg de cerises pour obtenir 2 kg de pommes alors qu'un autre exigerait en contrepartie au moins 4 kg de pommes. Ainsi, les taux d'échange dépendraient des individus considérés, de leur ordre de rencontre et de leur aptitude au marchandage. Compte tenu de l'aléa de ces deux derniers paramètres, le résultat des transactions serait indéterminé et le modèle ne comporterait aucune solution précise.
Pour préciser les modalités de l'échange, le microéconomiste doit donc ajouter de nouvelles hypothèses. La plus simple impose l'unicité du prix de chaque bien. Les agents sont qualifiés de -preneurs de prix- : les prix leur sont donnés et ils sont les mASmes pour tous. Pour faire apparaitre ces prix, il est nécessaire d'introduire une nouvelle entité, un agent fictif, appelé commis-saire-priseur ou secrétaire de marché.

Le paradoxe de la concurrence parfaite
Après avoir pris connaissance des prix des biens, les agents formulent des demandes pour les biens qu'ils désirent, et des offres pour ceux qu'ils sont prASts A  céder en contrepartie. Si aucune règle supplémentaire n'était imposée, des échanges auraient lieu aux prix affichés, chacun ayant pour tache de trouver des acheteurs pour les biens qu'il offre, et des vendeurs pour les biens qu'il demande. Mais pour éviter que le résultat de l'échange ne dépende du hasard des rencontres, on doit ajouter une nouvelle hypothèse : on suppose que les offres et les demandes sont regroupées, additionnées, puis confrontées globalement. Ainsi peut-on parler sans ambiguïté de -la- demande et de -l'- offre d'un bien donné. Cependant, les prix ayant été choisis au hasard, rien n'assure que l'offre et la demande (globales) formulées sur la base de ces prix soient égales ; si tel est le cas, on est en présence de prix d'équilibre. La tache du théoricien est alors de montrer qu'il existe, parmi tous les prix possibles, des prix d'équilibre, puis de proposer une procédure permettant de les trouver et de permettre la réalisation des échanges A  ces prix.
Ainsi, pour modéliser le plus simplement possible l'idée selon laquelle des agents rationnels parviennent A  maximiser leur satisfaction ou leur profit A  travers l'échange en concurrence parfaite, il a fallu adopter les hypothèses suintes :
- les prix des biens sont affichés par une entité extérieure aux agents : le commissaire-priseur ;
- les agents, A  partir de ces prix, formulent des offres et demandes;
- les offres et demandes individuelles sont regroupées, additionnées pour chaque bien, et confrontées globalement par le commissaire-priseur;
- s'il n'y a pas égalité entre l'offre et la demande globale d'un bien, les prix sont modifiés, et le processus recommence jusqu'A  l'obtention des conditions de l'équilibre.
Ce modèle théorique, appelé modèle de concurrence parfaite, décrit donc une forme d'organisation sociale extrASmement centralisée, reposant sur une entité (le commissaire-priseur) qui propose des prix, en informe les agents, reA§oit leurs offres et leurs demandes, cherche A  les rendre compatibles et, enfin, organise les échanges. Cette centralisation pose problème, dans la mesure où la théorie microéconomique se proposait de décrire une économie de marché caractérisée précisément par la décentralisation des décisions individuelles. On peut donc s'interroger sur les raisons pour lesquelles il occupe une place centrale en microéconomie. Deux types de réponses peuvent AStre apportés A  cette question :
- tout d'abord, la concurrence parfaite est, du point de vue mathématique, le modèle le plus simple possible dans la perspective néoclassique : les principales hypothèses du modèle (prix affichés, centralisation des offres et des demandes) ont été introduites afin de simplifier l'analyse et d'éviter de traiter de situations caractérisées par une multitude de négociations bilatérales, A  l'issue indéterminée;
- ensuite et surtout, la concurrence parfaite joue le rôle de norme en microéconomie. Plus précisément, l'équilibre de concurrence parfaite représente une affectation des ressources entre les individus qui est optimale au sens de Vil-fredo Pareto ; une situation est optimale s'il n'est pas possible d'améliorer la satisfaction d'un individu sans détériorer celle d'au moins un autre. A un optimum de V. Pareto, toutes les possibilités d'échanges mutuellement antageux ont été épuisées. Or, le microéconomiste accorde une place toute particulière aux optimums de Pareto, qualifiés d'états -efficients-. On considère en effet que sa tache principale est de préconiser des mesures ou des politiques économiques conduisant A  des états optimaux. D'où l'importance accordée aux équilibres de concurrence parfaite qui sont - sous certaines conditions - des optimums de Pareto. Remarquons qu'il existe plusieurs optimums de Pareto : les situations où l'on ne peut améliorer la satisfaction de l'un des agents sans détériorer celle d'un autre sont très nombreuses. Une situation extrASme dans laquelle un individu détient toutes les ressources de l'économie est un optimum de Pareto, puisqu'il n'est pas possible d'améliorer la situation de ceux qui n'ont rien sans détériorer celle de celui qui détient tout. Ainsi, une situation optimale peut AStre injuste. L'insistance accordée aux optimums de Pareto ne signifie pas que le microéconomiste juge qu'un état optimal au sens de Pareto est nécessairement satisfaisant au regard d'un critère de justice. Mais il considère que la répartition plus ou moins égalitaire des ressources n'est pas du ressort de l'économiste mais de celui du politique, le rôle de l'économiste se limitant A  désigner les situations - efficientes - et A  indiquer les faA§ons d'y parvenir. Outre son caractère normatif, le modèle de concurrence parfaite doit sa prééminence en microéconomie A  sa relative simplicité, qui facilite le traitement mathématique et la recherche de résultats - ou théorèmes. Le premier de ces résultats porte sur l'existence de l'équilibre : Kenneth Arrow et Gérard Debreu ont démontré, en 1954, l'existence d'un système de prix d'équilibre, qui rendent compatibles les offres et demandes des agents. Ce résultat permet de vérifier la cohérence du modèle, et d'étudier les propriétés de l'équilibre. Si l'on n'était pas assuré de l'existence d'un équilibre, l'étude de ses propriétés (notamment de son optimaiité) n'aurait pas plus de sens que l'achat d'un billet d'une loterie sans prix.


Des résultats décents

Après avoir résolu cette question, les microéconomistes se sont alors affrontés A  la question suinte : comment le système parvient-il A  l'équilibre? Il semble alors que ce qu'on appelle couramment la -loi de l'offre et de la demande- fournisse une réponse A  cette question : le prix d'un bien augmente lorsque sa demande est supérieure A  l'offre, il diminue dans le cas contraire. Dans le cadre de concurrence parfaite, le commissaire-priseur confronte globalement les offres et les demandes, et fait rier les prix en conséquence, en cherchant A  atteindre les prix d'équilibre. On pourrait alors penser que ce processus, appelé - tatonnement - - selon le terme utilisé par Léon Walras - conduit A  l'égalité des offres et demandes agrégées pour chaque bien, c'est-A -dire A  l'équilibre Or, il n'en est rien : A  leur grande surprise, les théoriciens néoclassiques se sont aperA§us que le tatonnement pouit continuer indéfiniment, sans converger vers la solution d'équilibre : le système est insle. Autrement dit, l'idée selon laquelle les - mouvements des prix- peuvent guider A  eux seuls les choix individuels de faA§on A  les rendre compatibles (que l'on résume souvent par la métaphore de la -main invisible-) n'a aucun fondement, du moins dans le modèle de la concurrence parfaite.
Ce -résultat- - appelé -théorème de Sonnenschein-Mantel-Debreu-, du nom de ceux qui les premiers l'élirent au début des années 70 - est considéré comme une catastrophe par les microéconomistes, puisqu'il signifie que, mASme dans le modèle idéal de concurrence parfaite, la libre riation des prix ne conduit nullement A  une situation harmonieuse où chacun pourrait réaliser ses s.
Comment expliquer ce résultat, apparemment si peu intuitif? Par la complexité des interactions entre les choix individuels. Ainsi, lorsque le prix d'un bien augmente, deux effets agissent en sens contraire : un effet dit de substitution, qui diminue la demande et accroit l'offre (puisque le bien devient plus cher relativement A  d'autres) ; un effet dit de revenu, qui diminue l'offre, du fait de l'augmentation du revenu des vendeurs. Si l'effet de revenu domine, la riation de l'offre et de la demande peut donc aller en sens inverse de celui attendu, et accroitre l'écart entre l'offre et la demande.
Le deuxième résultat négatif tient A  la réalisation des échanges : en supposant mASme que l'on ait trouvé les prix d'équilibre, rien n'assure, dans ce modèle microéconomique, que les échanges puissent AStre réalisés. G. Debreu imaginait une solution centralisée, A  travers une -chambre de compensation-, qui rassemblerait toutes les marchandises offertes pour les redistribuer ensuite entre les demandeurs. Mais cette solution n'est évidemment pas satisfaisante si l'on veut décrire une économie de marché, où les transactions doivent pouvoir s'effectuer par des rencontres entre individus. Pour réaliser les échanges, il est alors nécessaire d'introduire la monnaie. En effet, du fait du problème de la double coïncidence des besoins, le troc ne permet pas aux individus d'échanger leurs biens au cours de rencontres successives : rien ne garantit que l'individu qui possède le bien que je désire veuille acheter celui que je possède. Or les tentatives d'intégration de la monnaie dans le modèle ont échoué. Le modèle microéconomique n'est donc pas parvenu A  représenter l'échange dans une économie de marché.


Dépasser le cadre de concurrence parfaite ?

Ces difficultés ont incité les économistes A  s'ésectiuner du cadre de concurrence parfaite. Divers modèles en ce sens ont été proposés : modèles de concurrence imparfaite, théorie des contrats, économie de l'information, modèles de théorie des jeux, etc.
Dans la théorie de la concurrence imparfaite, par exemple, ce sont les entreprises qui ont le pouvoir de fixer les prix. Ces modèles conservent cependant de nombreuses caractéristiques de la concurrence parfaite (notamment la centralisation). Surtout, ils ont échoué dans leur tentative d'intégrer l'approche de concurrence imparfaite dans une perspective d'équilibre général. Les théoriciens sont alors contraints d'adopter une approche dite d'équilibre partiel, qui consiste A  raisonner sur un seul bien, et qui n'est, selon leurs propres critères, qu'un pis-aller. Ces dernières années, A  travers la -théorie des contrats- ou -théorie des incitations -, les microéconomistes se sont intéressés aux relations bilatérales (qui mettent en présence un seul acheteur et un seul vendeur). Leur objectif est alors de trouver le contrat ou le système d'incitations qui permet de parvenir A  une situation efficace, sachant que les agents sont susceptibles d'adopter des -comportements opportunistes-, sources d'inefficience. Sans nous attarder sur les difficultés rencontrées dans ces modèles, remarquons que le développement de modèles particuliers - c'est-A -dire prenant pour objet d'étude non le fonctionnement de l'économie dans son ensemble, mais les relations entre quelques agents - est, du point de vue de la théorie économique, un appauvrissement de l'analyse. Cette étude en effet éloigne du projet initial de la microéconomie, qui était de comprendre comment une société régulée par le marché peut permettre une coordination satisfaisante des décisions individuelles.
Au regard de cette interrogation, le modèle de concurrence parfaite, en dépit de ses échecs, est riche d'enseignements : en mettant en évidence les hypothèses institutionnelles nécessaires A  la possibilité d'une coordination des décisions, la microéconomie montre que le bon fonctionnement d'une société marchande présuppose un accord des agents sur un minimum de règles. Que ce résultat ait été ou non celui que désiraient produire les microéconomistes importe peu : les hypothèses du modèle de concurrence parfaite montrent que la fiction de la constitution volontaire de la société marchande sur la base d'intérASts individuels est privée de tout fondement en théorie économique : il ne suffit pas, pour que le marché puisse fonctionner efficacement, de supposer des individus rationnels agissant dans un vide institutionnel, juridique et moral. Mais, si le modèle de concurrence parfaite présente l'immense antage de pouvoir -raconter une histoire- sur la société, cela ne suffit cependant pas A  en faire une représentation du marché acceple. Non seulement l'échec des théories de la silité et de la réalisation des échanges, mais aussi le caractère centralisé du modèle conduisent A  conclure que l'interprétation qui en est généralement proposée est irreceble : il n'est pas possible d'affirmer que la théorie microéconomique prouve que des individus égoïstes peuvent librement s'organiser grace au marché et atteindre, A  travers des échanges volontaires, des situations optimales. Cependant, renoncer A  proposer une représentation du marché, comme le font les microéconomistes qui déplacent leurs préoccupations vers l'analyse de situations particulières, n'est pas dantage satisfaisant, puisqu'il semble alors que la théorie économique renonce A  produire un discours sur le fonctionnement d'une société de marché.



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