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DROIT

Le droit est l'ensemble des règles générales et abstraites indiquant ce qui doit être fait dans un cas donné, édictées ou reconnues par un organe officiel, régissant l'organisation et le déroulement des relations sociales et dont le respect est en principe assuré par des moyens de contrainte organisés par l'État.


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La mise en question des créances et le refus de la justice sociale : guizot et la critique de la démocratie

La mise en question des créances et le refus de la justice sociale : guizot et la critique de la démocratie
Nous n'analyserons pas les étapes de ce premier glissement tel qu'il s'opère, pourrait-on dire, de Constant A  Guizot3. Bornons-nous A  en repérer les effets dans le bref, mais important texte par lequel, en janvier 1849, Guizot entend désigner A  Louis-Napoléon Bonaparte, président élu, le - mal - qui mine toutes les libertés et auquel il s'agirait de porter remède, savoir - l'idolatrie démocratique -. De la démocratie en France s'efforce d'élir que, sous le terme de - démocratie - que - tous les partis invoquent -, se cache aujourd'hui - le chaos -, plus précisément : - le chaos de la guerre sociale -4. En effet, explique Guizot en des termes hérités de Constant, en portant au pouvoir - la volonté unique de la majorité numérique de la nation -, la - République démocratique - a congé-nitalement tendance au despotisme dans la mesure mASme où, prétendant associer au pouvoir - tous les citoyens -, elle perd toute défiance A  l'égard du pouvoir et omet de lui imposer des bornes : - Point de pouvoirs distincts et assez forts par eux-mASmes pour se contrôler et se contenir réciproquement. Point de solides remparts A  l'abri desquels les droits et les intérASts dirs se puissent élir. Nulle organisation de garanties, nul contrepoids au centre de l'Etat et au sommet du gournement -'. Bref, les - libertés individuelles des citoyens - (la - liberté politique -) étant menacées par essence lA  où règne un tel despotisme, il ne resterait A  opposer A  l'Etat que - le droit de l'insurrection -2 ' la République démocratique prenant ainsi le risque inhérent A  tous les despotismes, celui d'engendrer le chaos des - luttes sociales -. Face A  cet - immense péril -, la ruse de la démocratie, pour préserr la - paix sociale -, va alors consister, estime Guizot, A  délopper - les idées de la République sociale - : certes les - libertés individuelles des citoyens - sont menacées par ce despotisme de - la majorité numérique de la nation -, mais ce sacrifice sera aisément consenti puisqu'il s'accomne de l'obtention, précisément par le plus grand nombre, de ce bonheur autrefois réservé A  - certains hommes, certaines familles, certaines classes - et aujourd'hui proclamé comme l'objet d'un - droit égal - pour - tous les hommes -. En affirmant que - tous les hommes ont droit, le mASme droit, un droit égal au bonheur -, la République sociale (et Guizot vise avant tout - M. Proudhon et ses amis -) va dénoncer comme - contraire au droit - toute - confiscation - d'une - partie du trésor humain - au profit de quelques-uns et prétendre que chacun doit - trour les biens de la vie également accessibles - : - assurer la jouissance unirselle et l'égale répartition entre tous les hommes - des - biens qui donnent le bonheur -, tel est dès lors - le but qu'on poursuit et qu'on se flatte d'atteindre -. Bref, la République démocratique conduit, par l'intermédiaire du despotisme qu'elle engendre et pour flatter les masses qu'elle représente, rs la République sociale qui - ne voit dans les hommes que des AStres isolés et éphémères -, ne paraissant - dans la vie et sur cette terre, théatre de la vie, que pour y prendre leur subsistance et leur plaisir, chacun pour son compte seul, au mASme titre et sans autre fin -; sous prétexte d'affirmer un droit de Y humanité au bonheur, - c'est précisément la condition des animaux - que l'on suscite : - Parmi eux, point de lien, point d'action qui survi aux individus et s'étende A  tous; point d'appropriation permanente, point de transmission héréditaire; rien que des individus qui paraissent et passent -, en un mot : - La République sociale abolit le genre humain -. Face A  une telle logique de dégénérescence, Guizot consacrera la fin de son essai, on s'en doute, A  réaffirmer que, si assurément il y a eu, dans l'abolition des privilèges et des droits civils particuliers, - un fait nouau et immense dans l'histoire des sociétés humaines -, il n'en reste pas moins que - des lois identiques et des droits égaux - ne doint pas exclure, mais au contraire protéger - des situations sociales profondément dirses et inégales -2 : c'est uniquement la reconnaissance des - classes dirses - comme - éléments naturels - qui fera accomplir - un grand pas rs la paix sociale -s, laquelle sera au contraire impossible tant qu'une seule classe (et le parti qui la représente) prétendra confisquer le pouvoir A  son profit exclusif. Il faut donc, pour éviter la destruction du genre humain par la République démocratique denue République sociale, - que toutes les forces conservatrices de la société s'unissent étroitement - pour - contenir le flot montant de la démocratie -4. A l'énergie conservatrice des inégalités devra bien sûr se joindre une prise en compte morale (et non point politique) du problème de la misère, vérile condition d'une paix sociale durable : - dans les affaires sociales -, il ne s'agit pas de - mécanique politique -, mais il suffit de ranimer les - rtus chrétiennes -, - la foi, la charité et l'espérance - ' car alors - les riches, les grands de la terre s'appliqueraient ac dévouement et persévérance A  soulager les misères des autres hommes -, et - les pauvres, de leur côté, les petits de la terre, seraient soumis aux volontés de Dieu et aux lois de la société : ils chercheraient dans le travail régulier et assidu la satisfaction de leurs besoins, dans une conduite morale et prévoyante l'amélioration de leur sort, dans l'anir promis ailleurs A  l'homme leur consolation et leur espoir-l.
Selon l'humeur, on jugera ces conclusions accablantes ou significatis. Une plus longue analyse devrait en tout cas souligner comment des thèmes et des motifs présents dès Constant (la critique du despotisme de la volonté générale) et dès le Tocqueville de La démocratie en Amérique (la dénonciation de l'individualisme dans les pays démocratiques) se trount ici placés sous une lumière qui accuse durement certains traits de la réflexion libérale : l'opposition des droits-libertés aux créances (droit an bonheur) y révèle son insuffisance des lors qu'A  partir d'elle on ne s'efforce nullement de conférer aux droits sociaux un statut précis qui éviterait d'en confier la prise en compte aux seules - rtus chrétiennes-. Il y a lA , dans cette incapacité de la tradition libérale A  penser les créances (que, par ailleurs, elle distingue A  juste titre, répétons-le, des droits-libertés), une première et gra difficulté d'un tel discours sur les droits de l'homme ' difficulté révélatrice, plus généralement, de ce qui semble AStre irréductiblement périmé dans cette théorie politique : l'exigence de justice sociale - est entrée dans les cours et dans les esprits -2 ' fait dont la simple reconnaissance ne saurait certes tenir lieu de théorie politique, mais dont la négation rend une théorie, pour intelligente qu'elle soit, difficilement compatible ac les conditions mASmes de la modernité.
Encore ne faut-il pas, en dénonA§ant son mépris de la justice sociale, mésestimer la tradition libérale et ses ressources : hyperbolique sur ce point, l'ouvre récente de F.-A. Hayek montre en effet qu'un libéralisme radical, en portant A  son comble la dissociation des droits-libertés et des droits-créances, rend la critique plus malaisée qu'on pourrait le croire en se bornant aux textes de Guizot. En revanche, A  trars la stratégie déloppée par Hayek pour étayer l'évacuation des créances, c'est une seconde difficulté du discours libéral, quant A  sa compatibilité possible ac une référence aux droits de l'homme (y compris aux droits-libertés), qui se révèle ac une netteté toute particulière.



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